L'Europe cherche à braconner les chercheurs américains alors que Trump réduit le financement

Martin Goujon

L’Europe cherche à braconner les chercheurs américains alors que Trump réduit le financement

Un groupe de pays européens conçoit une stratégie pour braconner les chercheurs aux États-Unis en réponse aux coupes du gouvernement américain dans l’éducation et la recherche.

Douze gouvernements ont déclaré que l’Union européenne a besoin d’un « boom de l’attractivité » pour provoquer des talents de l’étranger « qui pourraient souffrir d’ingérence de recherche et de coupes de financement mal motivées et brutales », dans une lettre à la Commission européenne vue par L’Observatoire de l’Europe.

La lettre non datée a été adressée à la commissaire à l’innovation de l’UE Ekaterina Zahariva et signée par la France, la République tchèque, l’Autriche, la Slovaquie, l’Estonie, la Lettonie, l’Espagne, la Slovénie, l’Allemagne, la Grèce, la Bulgarie et la Roumanie.

« Il est urgent … de nous organiser pour accueillir des talents qui aimeraient ou devraient quitter les États-Unis », a déclaré le ministre de la recherche français Philippe Baptiste à L’Observatoire de l’Europe dans un communiqué.

Les États-Unis ne sont pas mentionnés par leur nom dans la lettre, mais il existe des références explicites. « Le contexte international actuel nous rappelle que la liberté de la science peut être mise en danger n’importe où et à tout moment », indique le texte.

Depuis que Donald Trump a pris ses fonctions en janvier, le paysage de la recherche et de l’éducation aux États-Unis a été frappé de coupes massives. Le Département de l’éducation américaine a commencé à réduire environ la moitié de ses effectifs et plusieurs universités, dont l’Université Johns Hopkins, ont réduit les emplois en raison de la perte de financement gouvernemental.

La lettre comprenait plusieurs suggestions sur la façon d’attirer des chercheurs, notamment un financement dédié, un cadre d’immigration et le renforcement des partenariats avec « d’autres nations scientifiques de premier plan ».

Les pays souhaitent que la Commission organise une réunion des ministres de la recherche de l’UE dans les prochaines semaines pour élaborer un plan, ont-ils écrit.

Au cours des dernières semaines, plusieurs universités à travers l’Europe ont lancé des tentatives pour attirer des chercheurs américains. L’une des universités de Bruxelles, la Free University Bruxelles (VUB), a annoncé lundi 12 postes pour les chercheurs internationaux « avec un accent spécifique sur les universitaires américains ».

L’Université française Aix-Marseille a également lancé un «programme SAFE SPACE for Science», se référant à «un contexte où certains scientifiques aux États-Unis peuvent se sentir menacés ou entravés dans leurs recherches».

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