L’euro a chuté par rapport au dollar américain à son plus bas niveau depuis novembre 2022. Le dollar s’est envolé après que la Réserve fédérale a annoncé sa troisième baisse de taux de l’année et a prévu un cycle lent et facile en 2025.
L’euro a dégringolé face au dollar américain pour atteindre son plus bas niveau depuis deux ans, à mi-1,03, un niveau brièvement atteint fin novembre et le plus bas depuis deux ans. Cette baisse a été déclenchée par la baisse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) mercredi soir. La paire EUR/USD a chuté de plus de 1%, soit 1,4 cents américains par euro, avant un léger rebond lors de la séance asiatique de jeudi.
La Fed a réduit ses taux d’intérêt
La Fed a réduit son taux d’intérêt de 25 points de base comme prévu. Cependant, la banque a annoncé une position beaucoup plus belliciste lors de son cycle d’assouplissement l’année prochaine. Le graphique à points de la Fed, un graphique qui projette l’évolution future des taux d’intérêt, indique une réduction des taux d’un demi-point de pourcentage en 2025, contre une réduction d’un pourcentage complet prévue en septembre.
Le changement inattendu de l’orientation politique de la Fed a semé la nervosité sur les marchés mondiaux, avec une flambée du dollar américain et une hausse des rendements des obligations d’État américaines. L’indice du dollar américain a bondi au-dessus de 108, une résistance technique cruciale, atteignant son plus haut depuis novembre 2022. Le rendement des obligations d’État américaines à 10 ans a augmenté de 11 points de base pour atteindre un sommet de six mois et demi de 4,51 %.
La BCE pourrait rester relativement conciliante
En revanche, la Banque centrale européenne (BCE) devrait réduire encore son taux d’intérêt d’au moins un point de pourcentage l’année prochaine, ce qui constitue une politique d’assouplissement beaucoup plus conciliante que celle de la Fed. Les analystes s’attendent à ce que la BCE doive accélérer ses baisses de taux en 2025, compte tenu des défis persistants auxquels est confrontée la zone euro. L’instabilité politique, le ralentissement de la Chine et la présidence Trump contribuent tous à de sombres perspectives économiques pour la région.
La semaine dernière, la banque a abaissé son taux directeur de 25 points de base pour la quatrième fois cette année. Tout en réitérant une politique restrictive, la présidente de la BCE, Christine, a indiqué que les taux d’intérêt baisseraient encore si les données entrantes s’alignaient sur les attentes. Elle a également souligné que les mesures protectionnistes de Trump pourraient avoir un impact sur la croissance économique de la zone euro.
En plus des points négatifs, l’indice PMI manufacturier flash a indiqué une récession croissante dans le secteur à la fois en Allemagne et en France, conformément aux estimations de S&P Global. La banque centrale française a abaissé ses prévisions de croissance économique du pays à 0,9 % en 2025, contre 1,2 % précédemment prévu, suite à l’abaissement par Moody’s de la note de crédit de la France.
L’aversion au risque prévaut sur les marchés mondiaux
Le virage belliciste de la Fed a considérablement suscité un sentiment d’aversion au risque sur les marchés mondiaux, l’indice de volatilité CBOE (VIX) ayant grimpé de 74 % pour atteindre un niveau supérieur à 27, le plus haut depuis août, lorsque les marchés boursiers mondiaux ont connu des ventes massives de panique en raison de la décision de la Banque du Japon. hausse des taux.
En ce qui concerne les devises, non seulement l’euro a été durement touché par le virage belliciste de la Fed, mais d’autres devises non américaines ont également connu de fortes baisses par rapport au dollar. En particulier, les devises liées aux matières premières, notamment le dollar canadien, le dollar australien et le dollar néo-zélandais, ont toutes souffert de la vigueur du dollar américain, s’affaiblissant fortement pour atteindre leurs plus bas niveaux depuis plusieurs années. Le dollar canadien est tombé à son plus bas niveau depuis mars 2020, lorsque la pandémie a commencé. Auparavant, Trump s’était engagé à imposer des droits de douane de 25 % sur les importations de produits canadiens.
Wall Street a chuté, avec trois indices de référence majeurs, dont le Dow Jones Industrial, le S&P 500 et le Nasdaq, tous chutant entre 2 % et 3 % mercredi. Le Dow Jones a chuté de plus de 1 000 points, prolongeant ainsi une séquence de neuf jours de défaites. À l’image de ce mouvement, les marchés boursiers européens risquent d’être touchés par l’aversion au risque généralisée.
Les prix des matières premières, des métaux et du pétrole brut ont tous connu des baisses. Cependant, les prix de l’or ont connu un rebond rapide lors de la séance asiatique de jeudi, probablement en raison de l’aversion au risque.
Les crypto-monnaies ont chuté suite à une vente massive, les prix du Bitcoin étant tombés en dessous de la barre des 100 000 dollars après avoir brièvement dépassé les 108 000 dollars mardi.