Prime Minister of Spain Pedro Sánchez, left, is welcomed by Mauritanian President Mohamed Ould Ghazouani, Tuesday, Aug. 27, 2024, in Nouakchott, Mauritania.

Milos Schmidt

L’Espagne et la Mauritanie signent un accord pour réguler les migrations

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez effectue une tournée de trois jours en Afrique de l’Ouest pour renforcer les relations bilatérales avec la Mauritanie, la Gambie et le Sénégal, d’où partent la majorité des bateaux de migrants qui rejoignent les îles Canaries.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a annoncé mardi une série d’accords avec la Mauritanie, pays d’Afrique de l’Ouest, pour endiguer l’afflux de migrants effectuant le dangereux voyage à travers l’Atlantique vers les îles Canaries.

Sánchez a déclaré que l’Espagne introduirait son programme de migration circulaire en Mauritanie et renouvellerait la coopération entre les forces de sécurité des deux pays pour lutter contre la traite des êtres humains.

« Malgré la rhétorique qui se répand en Europe, la migration n’est pas un problème », a-t-il déclaré, reconnaissant ouvertement la nécessité de travailleurs migrants dans la société espagnole vieillissante. « C’est un besoin qui implique certains problèmes, et pour cela nous devons promouvoir des formules qui nous permettent de gérer le phénomène de la migration de manière humaine, sûre et ordonnée, au bénéfice de nos sociétés respectives ».

Il a ajouté que la migration est une question de « principes moraux, de solidarité et de dignité » et qu’elle ne vise donc pas à arrêter complètement la migration, mais plutôt à la réguler.

Le Premier ministre a exprimé sa gratitude au gouvernement mauritanien « pour ses efforts dans la lutte contre la migration irrégulière et sa coopération dans la lutte contre les réseaux de traite d’êtres humains ».

Le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani a remercié Sánchez, qui s’était déjà rendu deux fois en Mauritanie cette année, pour « l’engagement constant de l’Espagne en faveur du développement de notre pays ».

La visite de Sanchez en Mauritanie fait partie d’une tournée de trois jours en Afrique de l’Ouest, ses prochaines étapes étant la Gambie et le Sénégal.

Ces trois pays sont ceux d’où partent la majorité des bateaux de migrants qui entreprennent la dangereuse traversée de l’Atlantique jusqu’aux îles Canaries.

Un tremplin pour atteindre l’Europe continentale

Les îles Canaries, situées près de la côte africaine et utilisées comme tremplin pour les migrants et les réfugiés qui tentent d’atteindre l’Europe, ont vu plus de 22 000 personnes débarquer sur ses côtes depuis janvier, soit plus du double du nombre d’arrivées irrégulières pour la même période l’année dernière, selon le ministère espagnol de l’Intérieur.

Parmi eux figurent des jeunes en quête de meilleurs emplois à l’étranger, mais aussi des milliers de réfugiés maliens fuyant la violence et l’instabilité dans la région du Sahel.

Considérée comme un modèle de stabilité, la Mauritanie accueille environ 200 000 réfugiés maliens à sa frontière.

Les autorités espagnoles prévoient davantage d’arrivées dans les semaines à venir, lorsque les conditions de navigation entre l’Afrique de l’Ouest et l’archipel seront plus favorables.

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