Les conditions pluvieuses pendant le championnat d’Europe de football ont entraîné des ventes décevantes à un moment où les ventes de bière et d’alcool en général devraient augmenter.
Les volumes de bière du brasseur néerlandais Heineken ont augmenté de 2,1 % au premier semestre, en deçà des 3,4 % attendus par le marché. L’entreprise a également annoncé un chiffre d’affaires de 17 823 millions d’euros pour le premier semestre 2024, soit une hausse de 2,2 % par rapport à la même période l’année dernière. Le bénéfice d’exploitation a augmenté de 12,5 % à 1 542 millions d’euros, mais en deçà des 13,2 % prévus par les analystes. L’entreprise a enregistré un bénéfice par action dilué de 2,15 euros, en hausse de 5,9 %.
L’entreprise a subi une perte de 874 millions d’euros sur son investissement dans China Resources Beer, la plus grande brasserie du pays, alors que le cours de l’action de cette dernière a chuté en raison d’une baisse de la demande.
Heineken, qui possède des marques telles que Birra Moretti, Amstrel et Red Stripe, détient actuellement une participation de 40 % dans China Resources Beer.
Cette charge a également contribué à la perte nette de Heineken de 95 millions d’euros au premier semestre de l’année, en baisse par rapport à un bénéfice de 1,1 milliard d’euros au cours de la même période l’année dernière.
Heineken subit toujours les effets de la forte hausse des prix de l’année dernière, qui a vu le prix des produits conditionnés et pression grimper de 15,8 % en moyenne. L’entreprise a expliqué que cette hausse était due à la flambée des prix de l’énergie et des intrants. Les perspectives macroéconomiques incertaines sur certains de ses principaux marchés ont également eu un impact sur les ventes et les volumes de l’entreprise.
La hausse des prix semble avoir eu un impact sur les consommateurs, qui sont déjà confrontés à des problèmes financiers croissants alors que les services, les prêts hypothécaires et le coût de la vie continuent d’augmenter.
Les actions de Heineken chutent de 7,7%
Dolf van den Brink, président-directeur général de Heineken, a déclaré dans un communiqué sur les résultats : « Nous avons réalisé un premier semestre solide, avec une croissance organique du chiffre d’affaires net (avant éléments exceptionnels et amortissements (beia)) de 6 % et du résultat d’exploitation (beia) de 12,5 %. La région Amériques s’est distinguée, la composition du portefeuille et les principales initiatives d’économies en cours ayant entraîné une forte amélioration du résultat d’exploitation, notamment au Brésil et au Mexique.
« L’APAC a renoué avec la croissance, tirée par l’Inde et par la stabilisation du marché vietnamien de la bière. Nous gérons activement la volatilité en Afrique. En Europe, nous avons gagné des parts de marché sur la majorité de nos marchés et le volume de bière a légèrement augmenté par rapport à l’année dernière malgré le mauvais temps en juin. Au cours du second semestre de l’année, nous allons considérablement accroître nos investissements sur le marché et nos dépenses de vente, avec des augmentations notables sur les marchés clés. »
Heineken met en garde contre la volatilité géopolitique persistante
Dans son rapport sur les résultats du premier semestre, Heineken a déclaré : « La volatilité reste une réalité. La confiance des consommateurs et le sentiment économique sur les marchés développés restent inférieurs à leur moyenne historique.
« Dans la région Afrique et Moyen-Orient, il existe un risque de dévaluation monétaire importante en Éthiopie et d’hyperinflation au Nigéria et en Égypte. Nous sommes convaincus de notre capacité à nous adapter, mais cette situation continue d’engendrer une certaine incertitude à court terme. »
La société a mis à jour ses prévisions de bénéfice d’exploitation pour l’ensemble de l’année 2024, les situant entre 4 et 8 %, affirmant qu’elle reste optimiste quant à ses perspectives de croissance et d’investissement, et satisfaite des mesures qu’elle a prises jusqu’à présent pour assurer l’avenir de l’entreprise.
La société a également révélé qu’elle investirait massivement dans des marchés tels que le Brésil, le Mexique, le Vietnam, l’Afrique du Sud et l’Inde dans les prochains mois.
