File photo of Paris shoppers

Jean Delaunay

Les ventes au détail de la zone euro rebondissent en juillet grâce au renforcement de l’euro face au dollar américain

Les ventes au détail de la zone euro ont augmenté de 0,1% en juillet, après une baisse en juin. L’euro s’est renforcé à 1,11 face au dollar, porté par les rumeurs d’une baisse des taux de la Fed avant la publication du rapport sur l’emploi de vendredi.

Les ventes au détail dans la zone euro ont légèrement augmenté de 0,1 % en juillet 2024, rebondissant après une baisse de 0,4 % en juin, selon les données publiées jeudi par Eurostat.

Cette timide hausse est conforme aux prévisions des économistes, reflétant la lenteur de la reprise dans la région. Dans l’Union européenne élargie, les ventes au détail ont augmenté de 0,2% en juillet, inversant également une baisse de 0,4% par rapport au mois précédent.

En glissement annuel, l’indice des ventes au détail a reculé de 0,1 % dans la zone euro, soulignant les difficultés persistantes auxquelles sont confrontées les dépenses de consommation dans l’ensemble du bloc monétaire. En revanche, l’Union européenne a enregistré une hausse annuelle de 0,4 % du volume des échanges de détail.

Répartition sectorielle et performance des États membres

En termes de performances sectorielles, le mois de juillet a été marqué par des résultats contrastés selon les catégories dans la zone euro. Les ventes de produits alimentaires, boissons et tabac ont augmenté de 0,4%, tandis que les produits non alimentaires, hors carburants, ont enregistré une hausse de 0,1%. En revanche, les ventes de carburants dans les magasins spécialisés ont reculé de 1,0%.

Dans l’Union européenne, des tendances similaires ont été observées, avec des ventes de produits alimentaires, de boissons et de tabac en hausse de 0,5 %, des produits non alimentaires (hors carburant) en hausse de 0,2 % et des ventes de carburant en baisse de 1,4 % dans les magasins spécialisés.

Parmi les États membres pour lesquels des données étaient disponibles, la Croatie a enregistré la plus forte croissance mensuelle du volume du commerce de détail, avec une hausse de 2,9%. L’Autriche et la Slovaquie ont suivi, affichant toutes deux une croissance de 1,8%, tandis que la Slovénie a connu une hausse de 1,6%. À l’autre extrémité du spectre, le Luxembourg a connu la plus forte baisse, avec une baisse de 2,1%, suivi par la Roumanie (-1,8%) et Chypre (-1,1%).

Réactions du marché

L’euro est resté ferme à 1,11 face au dollar américain, en hausse de 0,2% jeudi, atteignant des niveaux observés pour la dernière fois fin août.

Cette force de la monnaie unique intervient alors que les traders ont augmenté leurs paris sur une baisse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale, l’attention accrue du marché étant portée sur le prochain rapport sur l’emploi américain, prévu pour vendredi.

Les spéculations sur l’ampleur de la baisse potentielle des taux se sont intensifiées. Selon l’outil FedWatch du CME, la probabilité d’une baisse de 50 points de base lors de la réunion de la Réserve fédérale du 18 septembre est désormais de 41 %, contre 34 % la semaine précédente.

Les données sur l’emploi aux États-Unis publiées vendredi sont considérées comme cruciales, avec une croissance de l’emploi plus faible que prévu et une nouvelle hausse du taux de chômage par rapport à juillet susceptibles d’alimenter les attentes d’une baisse plus importante des taux.

Sur les marchés obligataires, les rendements souverains européens sont restés relativement stables. Le rendement du Bund allemand à 10 ans est resté stable à 2,22%, tandis que l’écart entre les BTP italiens et les Bunds s’est réduit de 3 points de base à 1,37 point de pourcentage. Dans le même temps, l’écart entre les Bonos espagnols et les Bunds est resté inchangé à 0,82 point de pourcentage.

Les marchés boursiers européens ont affiché une performance mitigée après la chute de mercredi. L’indice Euro Stoxx 50 était en baisse de 0,2% à 11h15 (heure d’Europe centrale).

Les actions françaises et néerlandaises ont enregistré de légères pertes, tandis que l’Italie et l’Allemagne ont enregistré des gains marginaux. L’indice IBEX 35 espagnol a surperformé ses pairs, progressant de 0,5% grâce aux gains du secteur bancaire.

Parmi les valeurs à forte capitalisation, le fabricant néerlandais d’équipements pour semi-conducteurs ASML a poursuivi sa tendance baissière, en reculant de 1,8% après une forte baisse de 5,9% mercredi, déclenchée par une dégradation de la note par UBS. Parmi les autres retardataires notables figurent le géant français du luxe LVMH, en baisse de 1,8%, ainsi qu’Air Liquide et Essilor, qui ont tous deux chuté respectivement de 1,9% et 1,6%.

A l’inverse, les valeurs du secteur des services publics ont été les plus performantes au sein de l’indice Euro Stoxx 50. L’allemand RWE a bondi de 3,8%, tandis que le français ENGIE a grimpé de 1,8%.

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