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Jean Delaunay

Les véhicules électriques sont-ils inutiles en hiver ? Un guide pour tirer le meilleur parti de votre voiture électrique par temps froid

À quel point est-il trop froid pour conduire une voiture électrique ? Voici un aperçu de la façon de rendre votre véhicule électrique plus efficace pour s’adapter aux conditions hivernales.

En tant que véhicules électriques (VE) deviennent de plus en plus populaires, de nombreux acheteurs potentiels s’inquiètent de leurs performances dans des conditions hivernales.

Les voitures électriques sont-elles faites pour rouler par temps froid ?

De l’autonomie réduite à la recharge plus lente, voici comment tirer le meilleur parti de votre véhicule électrique en hiver.

Le froid affecte-t-il les véhicules électriques ?

Comme les humains, les voitures préfèrent les températures ambiantes et le froid fera que toutes les voitures – essence, diesel et électriques – fonctionneront moins efficacement.

Une batterie à plat, un alternateur défectueux ou un problème avec le démarreur peuvent empêcher une voiture à moteur à combustion interne (ICE) de démarrer en hiver. Les véhicules électriques sont cependant confrontés à des défis uniques en raison de la chimie des batteries.

Les basses températures réduisent la capacité et l’autonomie de la batterie. La capacité est essentiellement la quantité d’énergie que la batterie peut contenir et la rapidité avec laquelle elle peut la décharger, la recharge prendra donc plus de temps.

Par temps extrêmement froid, les bornes de recharge peuvent également être affectées, ce qui peut entraîner un temps de recharge considérablement plus lent. Vous pouvez donc vous attendre à passer plus de temps aux bornes de recharge en hiver.

Comment une baisse de température affecte-t-elle les batteries des véhicules électriques ?

Les batteries des véhicules électriques stockent et libèrent de l’énergie ; le temps plus froid ralentit ce processus.

Les modèles équipés de pompes à chaleur et de systèmes thermiques avancés fonctionnent mieux et conservent plus d’autonomie que ceux qui n’en sont pas équipés.

Généralement, l’autonomie d’un véhicule électrique peut chuter jusqu’à 30 pour cent par temps hivernal modéré, avec des réductions atteignant 32 pour cent dans des conditions plus rigoureuses.

La Fédération norvégienne de l’automobile (NAF) teste régulièrement les véhicules électriques en hiver et en été pour fournir des informations sur la perte d’autonomie.

Lors d’un récent test hivernal, 23 véhicules ont roulé sur un mélange de routes urbaines et rurales à des températures comprises entre -2°C et -10°C, chacun démarrant avec une charge complète et roulant jusqu’à épuisement.

Les résultats ont montré que même si tous les modèles perdaient de la portée, l’étendue variait considérablement.

Par exemple, les modèles les plus performants ont conservé la majeure partie de leur autonomie annoncée : le HiPhi Z a mené avec 522 km, soit seulement 5,9 pour cent en dessous de sa note WLTP (Worldwide Harmonized Light Vehicles Test Procedure), suivi du NIO ET5 avec 481 km et de Hyundai. IONIQ 6 à 468 km.

Le modèle 3 de Tesla, cependant, a réalisé une autonomie inférieure de près de 30 % à celle annoncée.

Les autres résultats varient considérablement : le i5 de BMW n’a perdu que 12,2 % de son autonomie, tandis que le bZ4X de Toyota, le C40 Recharge de Volvo et les modèles Long Range de Polestar ont chuté de près de 30 à 31 %.

La consommation d’énergie a également fluctué, le F-150 Lightning de Ford consommant 49,2 % d’énergie de plus aux 100 km que la consommation nominale.

Une étude réalisée par Recurrent aux États-Unis a également révélé des différences d’autonomie similaires entre les modèles, notant que l’Audi e-tron conserve jusqu’à 80 % de son autonomie à 0°C, tandis que le Ford F-150 Lightning n’en conserve que 64 %.

Grâce à des systèmes thermiques bien conçus, des modèles comme le Hyundai Kona Electric peuvent même dépasser leur plage nominale officielle par temps froid.

Ces tests soulignent l’importance d’attentes transparentes en matière de fourchettes de prix. Des tests réels comme celui-ci offrent des informations cruciales sur la façon dont les véhicules électriques gèrent le froid hivernal, fournissant ainsi aux consommateurs des connaissances essentielles pour la conduite par temps froid.

Minimiser l’impact du froid sur l’autonomie des véhicules électriques

Vous ne pourrez peut-être pas contrôler la météo, mais il existe de nombreuses façons de minimiser l’impact des températures froides sur votre cuisinière.

Lorsque vous chargez la nuit, vous pouvez programmer un préconditionnement pour l’heure à laquelle vous partez. Cela vous permet de préchauffer l’habitacle de la voiture avant de commencer votre voyage, réduisant ainsi la pression sur la batterie en utilisant l’énergie externe plutôt que l’énergie stockée dans le véhicule électrique.

Une fois sur la route, allumer le chauffage est le moyen le plus rapide de perdre de l’autonomie. Utilisez donc plutôt des sièges chauffants et un volant chauffant, car ils consomment moins d’énergie que de chauffer l’ensemble de l’habitacle, ce qui en fait un choix efficace pour rester au chaud.

Recherchez également un VE équipé d’une pompe à chaleur. Une pompe à chaleur transfère la chaleur des zones les plus froides vers les zones plus chaudes, gérant le contrôle de la température de l’habitacle et de la batterie.

Cela vaut la peine d’acheter une voiture équipée d’un tel véhicule ou de dépenser un supplément pour en acheter un si celui-ci est proposé en option.

Enfin, assurez-vous que vos pneus sont correctement gonflés car cela permet à la batterie de durer plus longtemps et vérifiez régulièrement la pression des pneus car tout déséquilibre dans la pression des pneus peut affecter votre efficacité énergétique.

Avancées technologiques dans les performances par temps froid

Les progrès récents rendent les véhicules électriques plus résilients dans les climats froids, en relevant les défis d’une autonomie réduite et de temps de charge plus lents.

Une nouvelle batterie lithium-ion à haute énergie de l’Institut chinois de physique chimique de Dalian fonctionne de manière fiable à des températures aussi basses que -60°C et affiche une densité énergétique supérieure à 280 Wh/kg.

De même, un mélange d’électrolytes contenant de l’acétate d’éthyle et des concentrations élevées de sels de lithium, souligné dans New Scientist, permet aux véhicules électriques de fonctionner jusqu’à -20°C, avec une opérabilité future potentielle entre -40°C et 60°C.

Les améliorations de recharge hivernale incluent les batteries à base de silicium de StoreDot, qui atteignent 80 % de leur capacité à -10 °C et conservent jusqu’à 85 % de leur autonomie.

La cellule Phoenix de Greater Bay Technology peut se charger à 80 % en seulement six minutes à -20°C, grâce à une technologie de chauffage par impulsion électrique qui réchauffe rapidement les batteries sans endommager leur durée de vie.

Les systèmes de gestion thermique évoluent également, avec des innovations telles que la pompe à chaleur intelligente de Valeo, qui prolonge l’autonomie des véhicules électriques de 30 % en hiver.

Ces avancées technologiques aident les véhicules électriques à maintenir leur efficacité et leur fiabilité toute l’année, permettant aux conducteurs de naviguer en toute confiance dans les conditions hivernales et ouvrant la voie à une adoption plus large dans les climats froids.

Géraldine Herbertest le rédacteur automobile du journal Sunday Independent et un expert en mobilité électrique.

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