Les responsables européens de la protection des données prolongent l'interdiction de la publicité comportementale de Meta

Jean Delaunay

Les responsables européens de la protection des données prolongent l’interdiction de la publicité comportementale de Meta

Les responsables de la protection de la vie privée se sont déclarés préoccupés par le traitement illégal des données personnelles par Meta.

Les autorités européennes ont étendu l’interdiction norvégienne du traitement des données personnelles par Meta à des fins de publicité comportementale à l’ensemble de l’Espace économique européen (EEE).

Le Comité européen de la protection des données (EDPB) a déclaré que la « décision contraignante urgente » faisait suite à une demande des autorités norvégiennes de prendre des mesures. Meta a été informée de la décision qui prendra effet la semaine prochaine.

« Il est grand temps pour Meta de mettre ses traitements en conformité et de mettre fin aux traitements illégaux », a déclaré la présidente de l’EDPB, Anu Talus, dans un communiqué.

On parle de publicité comportementale lorsque les entreprises ciblent les publicités en fonction des habitudes en ligne d’une personne, telles que la navigation sur un site Web.

Les lois européennes sur la protection de la vie privée, connues sous le nom de Règlement général sur la protection des données (RGPD), définissent les conditions spécifiques dans lesquelles les entreprises sont autorisées à traiter des données personnelles.

Les raisons incluent les obligations légales, le fait de sauver la vie de quelqu’un, l’intérêt public ou le « consentement sans ambiguïté » d’une personne.

Tobias Judin, chef de la section internationale des responsables norvégiens de la protection des données, a déclaré dans un communiqué qu’ils s’opposaient au manque de respect de la loi par Meta.

La décision de l’UE intervient après que l’autorité norvégienne de protection des données a imposé à Meta, le 14 août, une amende journalière d’un million de couronnes norvégiennes (environ 85 000 euros) pour publicité ciblée.

Meta conteste la décision norvégienne devant les tribunaux mais n’a pas immédiatement répondu à la demande de commentaires d’L’Observatoire de l’Europe Next.

Nouveau service d’abonnement pour Meta en Europe

Meta a déclaré plus tôt cette semaine qu’elle offrirait un service d’abonnement permettant aux personnes de l’UE, de l’EEE et de la Suisse d’utiliser Facebook et Instagram sans publicité.

Sinon, ils pourraient utiliser les plateformes gratuitement avec des « publicités qui les concernent ».

Ils ont indiqué que le service d’abonnement serait proposé à partir de novembre pour se conformer à la réglementation européenne.

Il coûtera 9,99 €/mois sur le web ou 12,99 €/mois sur iOS et Android et s’appliquera à tous les comptes liés, mais à partir de mars de l’année prochaine, les prix augmenteront pour chaque compte.

Les plateformes de médias sociaux de Meta, Facebook et Instagram, comptent plus de 250 millions d’utilisateurs actifs dans l’UE et l’EEE, selon l’autorité norvégienne de protection des données.

L’entreprise a déjà été critiquée dans l’UE pour la protection des données.

Elle s’est vu infliger une amende de 1,2 milliard d’euros en mai à la suite d’une enquête menée par l’autorité irlandaise de protection des données. Il s’agit de l’amende la plus élevée en vertu du RGPD pour le transfert de données personnelles par Meta vers les États-Unis.

Meta est également l’un des six géants de la technologie soumis à la loi européenne sur les marchés numériques (DMA), entrée en vigueur à la fin de l’année dernière.

La loi impose des obligations spécifiques à ces grandes plateformes en ligne, comme permettre aux utilisateurs d’accéder aux données qu’elles génèrent et leur interdire de suivre l’activité des utilisateurs sur le Web.

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