Signs at a shell petrol station in London

Milos Schmidt

Les prix élevés du pétrole et du gaz dopent les bénéfices de Shell grâce à un rachat d’actions prévu

Shell, premier producteur européen de pétrole et de gaz, a annoncé au deuxième trimestre des résultats supérieurs aux attentes du marché. Le groupe a annoncé qu’il rachèterait pour 3,5 milliards de dollars (3,2 milliards d’euros) d’actions supplémentaires au cours des trois prochains mois.

Le géant pétrolier britannique Shell a annoncé un bénéfice net de 6,3 milliards de dollars (5,8 milliards d’euros) au deuxième trimestre, dépassant les attentes des analystes qui tablaient sur 5,9 milliards de dollars (5,5 milliards d’euros). Cette performance a été portée par la vigueur des prix du pétrole et du gaz, partiellement compensée par la baisse des marges des raffineurs. Ce chiffre représente une croissance de 25 % par rapport au même trimestre de l’année dernière, mais une baisse séquentielle de 19 %. Malgré ces résultats positifs, les actions de Shell ont effacé les gains initiaux et ont terminé en baisse de 0,5 % jeudi.

Au vu de ces bons résultats, la société a annoncé un programme de rachat d’actions supplémentaire de 3,5 milliards de dollars (3,2 milliards d’euros) pour les trois prochains mois. Le PDG Wael Sawan a déclaré : « Shell a enregistré un nouveau trimestre solide en termes de résultats opérationnels et financiers. »

Les résultats de Shell reflètent une tendance similaire à celle de BP, qui a augmenté son dividende et maintenu un plan de rachat d’actions de 3,5 milliards de dollars précédemment annoncé après des bénéfices trimestriels meilleurs que prévu plus tôt dans la semaine.

Shell réduit son objectif de réduction des émissions

En mars, Shell a mis à jour sa stratégie de transition énergétique et a annoncé qu’elle réduirait son objectif de réduction des émissions de carbone à 15-20 % d’ici 2030, contre 20 % auparavant. Elle a également abandonné un nouvel objectif de réduction des émissions de carbone pour 2035.

Shell a déclaré : « Nous avons encore renforcé notre position de leader dans le GNL, avec un accord pour acquérir Pavilion Energy à Singapour, partenaire du projet ADNOC Ruwais LNG à Abu Dhabi, et en prenant la décision finale d’investissement (FID) sur le projet de remblayage Manatee à Trinité-et-Tobago. »

Ces investissements reflètent l’attention portée par Shell à la demande croissante de GNL, dont l’empreinte carbone est inférieure à celle du pétrole brut. Malgré la réduction de l’objectif d’émissions, l’entreprise a maintenu son objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Wael Sawan, qui a pris ses fonctions en janvier 2023, a réorienté son attention vers une activité plus rentable dans les combustibles fossiles, plutôt que dans les divisions renouvelables et hydrogène. Dans un contexte de rentabilité réduite et de pressions exercées par les actionnaires, l’entreprise a annoncé l’année dernière qu’elle supprimerait 15 % des emplois dans sa division de solutions à faible émission de carbone dans le cadre de la stratégie du PDG visant à accroître ses bénéfices.

En mai, Shell a annoncé un plan visant à réduire d’au moins 20 % les effectifs de son équipe chargée des transactions, déclarant : « Shell vise à créer plus de valeur avec moins d’émissions en se concentrant sur la performance, la discipline et la simplification dans l’ensemble de l’entreprise. »

Shell a également récemment prévenu qu’elle enregistrerait une charge de dépréciation pouvant atteindre 2 milliards de dollars (1,85 milliard d’euros) en raison de la vente de sa raffinerie de Singapour et de la suspension de l’une des plus grandes usines de biocarburants d’Europe à Rotterdam. L’entreprise s’attend à une baisse de sa production de combustibles fossiles, notamment de pétrole, de gaz et de GNL, au troisième trimestre en raison de travaux de maintenance programmés.

Valorisation inférieure par rapport à ses pairs américains

Après les résultats de BP et Shell, leurs homologues américains, dont Exxon Mobil et Chevron, devraient annoncer leurs performances du deuxième trimestre plus tard vendredi. Comparés aux deux producteurs britanniques de combustibles fossiles, les géants pétroliers américains ont été confrontés à moins d’obstacles réglementaires et conservent des ratios cours/trésorerie plus élevés. Shell et BP se considèrent tous deux sous-évalués sur les marchés européens par rapport à leurs homologues américains. Shell a envisagé de transférer sa cotation à New York, comme indiqué en mai.

Une victoire potentielle de Donald Trump aux prochaines élections américaines pourrait notamment conduire à une réduction des taux d’imposition des sociétés, ce qui pourrait accroître la rentabilité des entreprises. La position de Trump en faveur des énergies fossiles et contre les énergies renouvelables pourrait également profiter aux compagnies pétrolières. Cette tendance pourrait avoir un effet domino sur les marchés européens.

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