Ces chiffres font écho aux « rapports faisant état d’une détérioration de la santé mentale de la population française, en particulier (chez les) jeunes », selon le rapport.
Les Français âgés de 12 à 25 ans consomment davantage de drogues psychoactives que les années précédentes, selon un rapport de l’Agence nationale de santé.
C’est particulièrement vrai pour les antidépresseurs, le nombre de jeunes de 12 à 25 ans pour 1 000 ayant une ordonnance augmentant de 55 %, contre une augmentation de 8 % pour les 26 à 60 ans entre 2019 et 2023.
Les hypnotiques, utilisés pour les troubles du sommeil, ont également connu une augmentation des prescriptions, le nombre de jeunes qui en prennent ayant augmenté de 50 pour cent, contre une diminution de 11 pour cent pour le reste de la population adulte.
Pour les antipsychotiques, le nombre de jeunes pour 1 000 qui en prennent a augmenté de 35 pour cent, contre 4 pour cent pour les autres adultes, poursuit le rapport.
L’étude « fait écho aux rapports faisant état d’une détérioration de la santé mentale de la population française, particulièrement chez les jeunes », selon le rapport publié le mois dernier.
Les jeunes femmes ont été à l’origine de la majorité des prescriptions et ont connu les plus fortes augmentations en matière de prescriptions de médicaments.
Cette différence de genre en matière de santé mentale chez les jeunes Européens a été mise en évidence dans un rapport de 2023 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Si ces médicaments peuvent soulager les symptômes, « ils peuvent parfois avoir des effets secondaires importants, notamment lorsqu’ils sont prescrits à des adolescents et à de jeunes adultes à un moment de maturation psychologique », prévient le rapport de l’OMS.
Le rapport national de santé français comprend 30 propositions pour améliorer les soins de santé dans le pays.
Une proposition concerne la santé mentale des jeunes et suggère « d’améliorer l’accompagnement des médecins généralistes » et « d’encourager la structuration régionale des parcours de soins en santé mentale pour permettre une prise en charge plus rapide ».
« Il n’y a pas et il n’y aura pas assez de pédopsychiatres dans les vingt prochaines années, compte tenu de l’évolution démographique », avertissait il y a quelques mois Bruno Falissard, président de la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, dans un entretien avec un média français spécialisé dans la santé.
Pour enrayer le problème des problèmes de santé mentale post-pandémie, la Commission européenne a dévoilé plusieurs initiatives en 2023, dont environ 2 millions d’euros pour développer des outils permettant aux enfants et aux jeunes d’aborder des modes de vie sains et la santé mentale.
