The latest proposal of EU sanctions aims to prohibit trans-shipments of Russian LNG.

Milos Schmidt

Les pays de l’UE entament des négociations pour interdire les réexportations de GNL russe

Les pays de l’Union européenne ont entamé mercredi les négociations sur la prochaine série de sanctions contre la Russie, qui cible pour la première fois le GNL.

La proposition présentée brise un tabou de longue date à Bruxelles, dans la mesure où le gaz russe a été jusqu’à présent totalement épargné par toute restriction, malgré les appels répétés de la Pologne, des pays baltes, des pays nordiques et, plus passionnément, de l’Ukraine.

Mais le plan, conçu par la Commission européenne, ne va pas jusqu’à une interdiction totale des importations, comme le bloc l’a fait auparavant avec le charbon et le pétrole maritime.

Au lieu de cela, il vise à interdire les transbordements de gaz naturel liquéfié (GNL) russe, c’est-à-dire la pratique de réexportation du GNL arrivant dans les ports de l’UE vers d’autres pays.

Le Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur (CREA), une organisation indépendante qui suit les combustibles fossiles russes, estime que le bloc a payé l’année dernière 8,2 milliards d’euros pour 20 milliards de mètres cubes (bcm) de GNL russe, ce qui représente 5 % du volume total de gaz. consommation.

La Belgique, la France et l’Espagne étaient les principaux points d’entrée du GNL russe.

Environ 22 % de ces fournitures ont été transbordées dans le monde, dont 8 % (1,6 Gm3) ont été envoyées vers d’autres États membres, indique le CREA, tandis que le reste est allé vers la Chine, l’Inde, la Turquie et d’autres clients.

Cela reflète le rôle de premier plan joué par les entreprises occidentales dans les secteurs de l’assurance des marchandises et des services de transport maritime : l’année dernière, l’industrie maritime des pays du G7 a traité 93 % des exportations russes de GNL, un transport évalué à 15,5 milliards d’euros.

Le projet de sanctions, envoyé vendredi aux États membres, vise à freiner ce commerce lucratif et à restreindre la capacité de la Russie à acheminer ses précieuses fournitures à travers le monde. Ils s’attaquent également à trois projets GNL basés en Russie qui ne sont pas encore opérationnels. (Reuters a identifié les projets comme étant Arctic LNG 2, Ust Luga et Mourmansk.)

Cependant, le Kremlin s’est montré habile à éluder cette histoire de contraintes, comme cela est devenu douloureusement évident dans le plafonnement des prix que le G7 et l’Australie ont imposé au pétrole maritime russe. Malgré la limitation du prix du baril à 60 dollars, la Russie a passé les derniers mois à vendre son pétrole de l’Oural à un prix compris entre 70 et 80 dollars.

Cette fraude flagrante a été attribuée à une soi-disant « flotte fantôme » composée de pétroliers vieillissants de petite taille qui transportent du pétrole sans assurance de niveau occidental, ce qui les rend plus difficiles à suivre.

La répression contre cette flotte fait partie de la dernière série de sanctions, qu’un diplomate a qualifiée de « assez substantielles » car elles couvrent également d’autres secteurs économiques.

Les ambassadeurs ont eu une première discussion mercredi, mais il faudra des semaines avant que les 27 pays parviennent à un accord final. Les sanctions contre le secteur énergétique sont considérées comme très sensibles et ont conduit dans le passé à des négociations prolongées et à des concessions de dernière minute.

Si elles sont finalement approuvées, ces sanctions constitueront le 14e paquet depuis février 2022.

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