Les chefs d’entreprise français s’inquiètent des politiques économiques proposées par les partis politiques à l’approche des élections législatives anticipées.
Les chefs d’entreprise français expriment leurs inquiétudes quant à la politique économique des partis politiques à l’approche des prochaines élections législatives anticipées.
Ce sentiment a été souligné lors d’un événement très médiatisé organisé par le MEDEF, la principale fédération patronale de France, au cours duquel d’éminents hommes politiques ont présenté leurs programmes économiques.
Pour la première fois, Éric Ciotti et Jordan Bardella sont apparus ensemble lors de l’événement, visant à rassurer les employeurs sur leurs agendas économiques.
Bardella, représentant le Rassemblement national (RN) d’extrême droite, a mis l’accent sur la stabilité et la croissance, tandis que Ciotti – leader du parti conservateur de centre droit Les Républicains (LR), qui a suggéré de manière controversée que son parti s’allie avec le RN – a promis son soutien au monde des affaires.
La proposition du RN d’inverser la réforme des retraites a particulièrement déstabilisé de nombreux chefs d’entreprise.
Le président de la société a qualifié les plans budgétaires de RN de « complètement déséquilibrés ». De son côté, la coalition de gauche, représentée par Boris Vallaud, a appelé à une solidarité accrue du patronat.
Édouard Philippe et Bruno Le Maire, de l’alliance centriste du président Emmanuel Macron, ont souligné une approche favorable aux entreprises et mis en garde contre les politiques économiques de leurs opposants. Le Maire a critiqué les propositions du RN, les qualifiant de « folles » et soulignant la nécessité d’une responsabilité budgétaire.
Face à l’incertitude politique, des chefs d’entreprise comme Charles Le Goff ont adopté une approche prudente, gelant les investissements et suspendant les embauches. Les salariés partagent cette appréhension, Stéphane Roselli, collaborateur de longue date, exprimant ses inquiétudes quant à l’avenir.
Un autre chef d’entreprise, impliqué dans l’industrie aéronautique, a contracté un emprunt pour se préparer à d’éventuels défis, doutant de la faisabilité des promesses du RN et de la gauche.
L’élection, prévue les 30 juin et 7 juillet, fait suite à la décision de Macron de dissoudre l’Assemblée nationale après les bonnes performances du RN aux élections européennes.
Les derniers sondages donnent le RN en tête avec 34%, suivi du Front populaire de gauche avec 29% et de la coalition Ensemble de Macron avec 22%.
Bardella, s’adressant au MEDEF, a promis un audit des finances publiques et un budget révisé pour 2024, comprenant des réductions d’impôts pour les entreprises.
Il a également appelé à réduire les dépenses de l’UE et à réduire les lacunes budgétaires. Cependant, Le Maire a réitéré l’engagement du gouvernement à réduire le déficit budgétaire et à maintenir la stabilité.
Des représentants de gauche comme Eric Coquerel de France Unbowed ont fait valoir que l’augmentation des dépenses serait contrebalancée par la croissance économique et une augmentation des impôts sur les riches.
Malgré ces assurances, de nombreux employeurs restent sceptiques. Sophie de Menton, responsable du Mouvement Ethic, a déclaré qu’aucune des propositions du parti n’était rassurante.
Le Premier ministre Gabriel Attal s’est engagé à réduire les factures d’électricité, à ajuster les droits de succession et à lier les retraites à l’inflation si l’alliance Macron conservait le pouvoir. Il a confirmé qu’il n’y aurait pas de hausse d’impôts sous leur administration.
Les marchés ont fait preuve d’une certaine stabilité après les récentes fluctuations, mais les investisseurs restent prudents face à un gouvernement dirigé par le RN, qui dépense beaucoup, ou à une éventuelle impasse législative si aucun parti n’obtient la majorité absolue.
Les valeurs françaises de premier ordre se sont légèrement redressées, mais l’écart de coût d’emprunt entre les obligations françaises et allemandes indique une prudence persistante de la part des investisseurs.