Depuis qu’Israël a lancé son invasion à grande échelle du Liban, les enfants de Gaza sont confrontés à des destructions qui leur rappellent leur foyer.
Depuis le début de la guerre israélienne à Gaza il y a plus d’un an, le Liban a été un lieu de refuge pour de nombreux enfants gazaouis blessés.
Ghassan Abu Sitta, un chirurgien anglo-palestinien actif à Gaza au début de la guerre, a facilité l’arrivée d’une douzaine d’enfants palestiniens grièvement blessés par l’intermédiaire de la Fondation Ghassan Abu Sitta.
Les premiers enfants blessés sont arrivés au Liban en mai. Adam Afana, cinq ans, a failli perdre son bras gauche dans une explosion qui a tué son père et sa sœur. Son bras était paralysé et il avait besoin d’une intervention chirurgicale complexe pour corriger les lésions nerveuses.
À l’époque, le Liban était déjà plongé dans un conflit latent entre Israël et le Hezbollah. Pendant des mois, le conflit au Liban s’est principalement limité à la zone frontalière sud, loin de Beyrouth.
Abu Sitta a déclaré qu’il avait choisi le Liban pour soigner les enfants blessés parce que ce pays méditerranéen dispose de spécialistes possédant une vaste expérience dans le traitement des blessures de guerre.
Mais des mois après leur arrivée, des enfants comme Adam sont maintenant entraînés dans une nouvelle guerre, dont certains craignent qu’elle ne se termine par une destruction semblable à celle de Gaza. En septembre, les forces de Tsahal ont lancé une offensive à grande échelle au Liban, frappant de vastes zones du Liban avec des frappes aériennes, notamment la banlieue sud de Beyrouth et certains sites du centre-ville.
L’oncle d’Adam Afana, Eid Afana, a déclaré que l’escalade au Liban « nous rappelle le début de la guerre à Gaza ». Afana a déclaré que le bruit des frappes aériennes avait effrayé Adam, qui avait le sentiment que la guerre les poursuivait.
« Ce que nous espérons pour le Liban, c’est que ce qui s’est passé à Gaza ne se reproduira pas ici – que le début et la fin ne seront pas les mêmes », a déclaré Afana.
« Toutes les guerres sont menées contre les enfants »
Le Fonds Ghassan Abu Sitta a cessé d’amener des enfants palestiniens blessés au Liban mais continue de soigner les patients existants – avec quelques difficultés.
Depuis son arrivée à Beyrouth, Adam a subi une procédure visant à éliminer l’infection de ses os, une neurochirurgie et a suivi régulièrement des séances de physiothérapie. Il peut désormais serrer légèrement la main lorsqu’il y met des efforts.
Mais l’opération finale – un transfert musculaire et une intervention chirurgicale pour réparer les nerfs endommagés de son bras – est suspendue.
« Il n’y a qu’une poignée de personnes spécialisées dans ce domaine à l’échelle mondiale, et nous nous attendions à ce que l’un d’entre eux vienne au Liban », a déclaré Abou Sitta. Le voyage a été retardé en raison de l’escalade au Liban.
Lorsqu’il a lancé le programme, Abu Sitta espérait soigner 50 enfants palestiniens de Gaza à tout moment. Incapable d’attirer davantage de patients, l’équipe réoriente ses ressources vers le traitement des enfants libanais.
Le nombre d’enfants libanais blessés est encore bien inférieur à celui de Gaza. La semaine dernière, le ministère libanais de la Santé publique a déclaré que 192 enfants avaient été tués et au moins 1 255 blessés depuis octobre 2023. À Gaza, plus de 13 000 enfants ont été tués et des milliers d’autres ont été blessés, selon le ministère de la Santé de Gaza.
Abu Sitta a déclaré que les blessures des enfants au Liban sont « identiques aux blessures des enfants palestiniens de Gaza ». La plupart ont été blessés alors qu’ils étaient chez eux. Ils ont subi « des blessures par écrasement aux membres, des blessures par explosion au visage » et souvent « plusieurs membres de la famille ont été tués en même temps », a-t-il déclaré.
« Comme à Gaza, cette guerre fait des ravages parmi les enfants », a-t-il déclaré. « Toutes les guerres sont menées contre les enfants. »
