French political leaders take part in TV debate ahead of first round snap election on June 30

Jean Delaunay

Les dirigeants français participent à un débat télévisé avant le premier tour des élections législatives anticipées

Le président du Rassemblement national Jordan Bardella et Olivier Faure du Parti socialiste français ont critiqué les propos d’Emmanuel Macron selon lesquels il n’excluait pas l’envoi de troupes françaises sur le terrain en Ukraine, mais ces propos sont défendus par le Premier ministre Gabriel Attal qui a déclaré « nous nous battons pour défendre nos valeurs ».

Trois jours avant le premier tour des élections législatives anticipées qui désigneront les 577 membres de l’Assemblée nationale, la télévision française a organisé un débat mettant en vedette trois dirigeants de trois principaux partis et coalitions.

Le Premier ministre Gabriel Attal du parti Renaissance au pouvoir, le président du Rassemblement national Jordan Bardella et Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste français, représentant la coalition Nouveau Front populaire, y ont participé.

Le pouvoir d’achat et la sécurité intérieure ont été débattus, mais c’est la guerre en Ukraine qui a dominé. Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a déclaré qu’il ne laisserait pas « l’impérialisme russe absorber un Etat allié comme l’Ukraine », mais a répété qu’il refuserait d’envoyer des soldats français en Ukraine s’il devenait Premier ministre.

« Ma position sur ce conflit est très simple. Je l’ai défendue tout au long de cette campagne européenne. C’est celle du soutien à l’Ukraine et de l’évitement de l’escalade avec la Russie, qui est, je le rappelle, une puissance nucléaire », a-t-il déclaré.

Ces commentaires constituent une réfutation apparente des propos du président Emmanuel Macron en mai, dans lesquels il avait déclaré qu’il n’excluait pas d’envoyer des troupes françaises sur le terrain en Ukraine si la Russie franchissait les lignes de front.

Olivier Faure a également fustigé les propos de Macron, affirmant que même les Ukrainiens ne s’attendaient pas à ce que les troupes françaises combattent à leurs côtés.

Des groupes antiracistes se joignent aux syndicats français et à la coalition de gauche pour protester contre la montée de l'extrême droite nationaliste lors d'un rassemblement à Paris, le 27 juin 2024.
Des groupes antiracistes se joignent aux syndicats français et à la coalition de gauche pour protester contre la montée de l’extrême droite nationaliste lors d’un rassemblement à Paris, le 27 juin 2024.

« C’est absolument inutile. Et lorsque le président de la République l’a proposé, il a simplement réussi à diviser les Européens et pire encore. En transmettant à Poutine une information qu’il n’avait pas encore, à savoir que les Européens ne sont pas prêts à aller au terrain », a-t-il déclaré.

Faure a insisté sur le fait que la coalition du Nouveau Front populaire serait contre l’envoi de troupes en Ukraine, mais ne serait pas opposée à l’envoi de missiles à longue portée dans le pays.

Mais la position de Macron a été défendue par son Premier ministre Gabriel Attal.

« Quand on se bat pour l’Ukraine, on se bat pour défendre nos valeurs, on se bat pour défendre leur liberté, mais on se bat aussi pour notre vie quotidienne. Ce qu’a fait le président de la République, c’est simplement rappeler que face à un Vladimir Poutine qui ne fixe pas de lignes rouges, si on commençait par se fixer des lignes rouges, alors on rendrait un mauvais service à l’Ukraine », a-t-il déclaré.

Les élections législatives anticipées ont été convoquées par Emmanuel Macron le 9 juin, la nuit où son parti Renaissance a perdu lourdement face au Rassemblement national d’extrême droite aux élections européennes.

Le dernier sondage donne le Rassemblement national d’extrême droite en tête avec 36%, suivi par la coalition de gauche Nouveau Front populaire avec 27%. Le parti Renaissance de Macron est à la traîne, avec seulement 20 % des sondages.

Lundi, Macron a averti les électeurs français que les « extrêmes » politiques pourraient conduire « à la guerre civile ».

Le premier tour de scrutin aura lieu le 30 juin et le second tour est prévu le 7 juillet.

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