Les dirigeants de la Serbie et du Kosovo s'apprêtent à reprendre les négociations de normalisation à Bruxelles

Jean Delaunay

Les dirigeants de la Serbie et du Kosovo s’apprêtent à reprendre les négociations de normalisation à Bruxelles

Les dirigeants de la Serbie et du Kosovo devraient rencontrer jeudi de hauts responsables de l’UE pour tenter de normaliser leurs relations. Le président serbe Aleksandar Vucic et le Premier ministre du Kosovo Albin Kurti ne devraient pas se rencontrer face à face, mais l’objectif est de faire avancer les nouvelles propositions lancées le week-end dernier.

Les négociations attendues en marge du sommet européen de deux jours interviennent un mois après une fusillade impliquant les paramilitaires nationalistes serbes et les forces de sécurité kosovares dans le nord du Kosovo le 24 septembre.

Trente hommes armés serbes ont pénétré dans le nord du Kosovo, tuant un policier et dressant des barricades avant de lancer une fusillade de plusieurs heures avec la police du Kosovo.

Trois hommes armés ont été tués.

On craint une reprise des violences qui ont caractérisé les relations entre la Serbie et le Kosovo depuis que Pristina s’est séparée unilatéralement de Belgrade en 2008. La Serbie n’a jamais reconnu cette décision.

Samedi dernier, les diplomates britanniques, européens et américains ont présenté un projet de document visant à contribuer à résoudre leurs différends.

L’UE, par l’intermédiaire de son chef de la politique étrangère Josep Borrell, a supervisé un « dialogue » entre eux pour remettre les choses sur les rails.

Peter Stano, porte-parole du chef de la politique étrangère de l’UE, a déclaré que l’UE attendait « une action rapide de la part des parties pour montrer qu’elles sont déterminées à poursuivre le processus de normalisation – en respectant leurs obligations de dialogue respectives… ainsi que tous les accords passés – sans conditions préalables. ou des retards.

Les États-Unis et l’UE souhaitent que le Kosovo et la Serbie mettent en œuvre un plan en 10 points présenté par Borrell en février pour mettre fin à des mois de crise politique.

Kurti et Vucic avaient alors donné leur accord, mais avec quelques réserves.

Les deux dirigeants ne se font pas confiance et aucun des deux ne veut être le premier à s’engager sans garantie que l’autre rendra la pareille.

L’UE et les États-Unis font pression sur le Kosovo pour qu’il autorise la création d’une association des municipalités à majorité serbe afin de coordonner les travaux en matière d’éducation, de soins de santé, d’aménagement du territoire et de développement économique dans les communautés du nord du Kosovo, principalement peuplées de Serbes de souche.

Kurti craint que cela ne soit un pas vers la création d’un mini-État serbe doté d’une large autonomie.

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