Dans cet épisode de Smart Regions, nous suivons une équipe de tournage en Slovaquie alors qu’elle s’efforce de réduire son empreinte carbone sur le plateau.
Les équipes de tournage en Europe cherchent des moyens de réduire l’empreinte carbone d’un film ou d’un épisode télévisé. Le projet européen Green Screen partage les meilleures pratiques en matière de production audiovisuelle durable.
Ce projet pilote, qui s’est déroulé de 2014 à 2020, a été testé au Royaume-Uni, en Suède, en Belgique, en France, en Roumanie, en Espagne, en Pologne et en Slovaquie. Le partenariat continue d’être actif dans plusieurs de ces pays.
Combien polluons-nous dans l’industrie audiovisuelle ?
À Čertižné, au nord-est de la Slovaquie, est en cours de tournage le long métrage Flood de Martin Gonda. Près de 50 personnes doivent être hébergées, nourries et déplacées avec éclairage et restauration. L’équipe est nomade et engagée : elle suit les lignes directrices du projet Green Screen pour réduire son empreinte carbone. Le transport est l’un des domaines qu’ils ciblent.
« Vous pouvez comparer une production européenne moyenne (long métrage) à dix foyers en termes de quantité de CO2 qu’elle peut créer (par an) », a déclaré Zuzana Bieloková, commissaire au cinéma à la Commission audiovisuelle du film slovaque.
« Nous préférons les trains aux voitures ou aux avions. Et aussi, s’il est inévitable de prendre des voitures, nous essayons de faire du covoiturage », a révélé la productrice Katarína Krnáčová.
« L’autre est définitivement la restauration. Nous essayons donc d’éviter la viande rouge et la viande en général. Nous essayons d’utiliser des accessoires et des costumes qui sont soit loués, soit d’occasion. »
Le coût total de Green Screen s’élève à 2,6 millions d’euros, dont 85 % proviennent de la politique de cohésion de l’UE et les 15 % restants proviennent de huit sociétés audiovisuelles associées au projet.
Eureca : L’outil en ligne pour calculer votre production carbone
Avant que les caméras ne tournent, Green Screen organise des réunions de sensibilisation et prône l’utilisation d’outils de calcul du carbone.
La Bratislava Film Commission, en collaboration avec l’espagnol Propmálaga et le Fonds audiovisuel flamand, est à l’origine d’Eureca, l’instrument en ligne gratuit qui permet de calculer la quantité de CO2 qu’un tournage de film est susceptible de produire.
« C’est très simple », a expliqué Zuzana Bieloková. « Faites simplement ces calculs. Quelle empreinte carbone aurais-je si je prenais le train pour atteindre cette destination ? Combien si je prenais l’avion ? si je fais du covoiturage ? Ou combien si j’y vais seul en voiture ? »
« Vous pouvez donc faire ces pré-calculs et, sur cette base, décider quelle est la meilleure option pour vous et votre équipe de tournage. »
Réduire les déchets, une bouteille d’eau à la fois
Sur le plateau, nous rencontrons la Green Manager de l’équipe de tournage, Valentína Hučková. En Slovaquie, il est obligatoire d’avoir un Green Manager certifié sur le plateau pour pouvoir demander davantage de financement.
Ici, d’énormes efforts ont été déployés pour réduire la consommation d’électricité. Le générateur sur plateau a été abandonné au profit de la connexion au réseau local.
Mais de petits changements sont tout aussi importants pour réduire votre empreinte carbone.
« En 32 jours de tournage, nous aurions gaspillé jusqu’à 200 bouteilles en plastique chaque jour », a révélé Valentína Hučková.
« En apportant juste une bouteille d’eau, lavable et réutilisable, nous économisons les déchets plastiques. Pareil pour les gobelets. Mais toujours avec les déchets, il vaut mieux ne pas en produire du tout. »
