Les catastrophes coûtent à l’agriculture 3 600 milliards d’euros sur 30 ans

Jean Delaunay

Les catastrophes coûtent à l’agriculture 3 600 milliards d’euros sur 30 ans

Selon un rapport de l’ONU, la fréquence des catastrophes naturelles a quadruplé depuis les années 1970.

Au cours des 30 dernières années, on estime que 3 600 milliards d’euros de production agricole et animale ont été perdus en raison de catastrophes, ce qui correspond à une perte moyenne de 117 milliards d’euros par an, soit 5 % du produit intérieur brut (PIB) agricole mondial annuel. selon un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Un nouveau rapport de la FAO intitulé « L’impact des catastrophes sur l’agriculture et la sécurité alimentaire » présente la toute première estimation mondiale de l’impact des catastrophes sur la production agricole axée sur les cultures et l’élevage.

Elle note également que ce chiffre pourrait être plus élevé si des données systématiques sur les pertes dans les sous-secteurs de la pêche, de l’aquaculture et de la foresterie étaient disponibles. Le rapport souligne la nécessité d’améliorer de toute urgence les données et les informations sur l’impact des catastrophes sur tous les sous-secteurs de l’agriculture afin de créer des systèmes de données pouvant servir de base sur laquelle une action efficace peut être construite et informée.

Secteur exposé et vulnérable

« L’agriculture est l’un des secteurs les plus exposés et les plus vulnérables aux risques de catastrophe, compte tenu de sa profonde dépendance aux ressources naturelles et aux conditions climatiques. Les catastrophes récurrentes peuvent potentiellement éroder les acquis en matière de sécurité alimentaire et compromettre la durabilité des systèmes agroalimentaires », a déclaré le Directeur général de la FAO, QU Dongyu, dans l’avant-propos du rapport. « En tirant parti de l’expertise technique de la FAO, cette publication présente les opportunités de faire face de manière proactive aux risques dans les systèmes agroalimentaires tout en démontrant les moyens d’intégrer la gestion des risques de catastrophe dans les pratiques et politiques agricoles. »

Le rapport révèle qu’au cours des trois dernières décennies, les catastrophes – définies comme de graves perturbations du fonctionnement d’une communauté ou d’une société – ont infligé les pertes relatives les plus élevées aux pays à revenu faible et intermédiaire, jusqu’à 15 % de leur PIB agricole total. Les catastrophes ont également eu un impact significatif sur les petits États insulaires en développement (PEID), leur faisant perdre près de 7 % de leur PIB agricole.

Pertes par groupes de produits

Le rapport indique également que les pertes liées aux principaux produits agricoles affichent une tendance à la hausse. Ainsi, les pertes en céréales se sont élevées en moyenne à 69 millions de tonnes par an au cours des trois dernières décennies – correspondant à l’ensemble de la production céréalière de la France en 2021 – suivies par les fruits et légumes et les cultures sucrières, approchant chacune des pertes moyennes de 40 millions de tonnes. par an. Pour les fruits et légumes, les pertes correspondent à la totalité de la production de fruits et légumes au Japon et au Viet Nam en 2021.

Les viandes, produits laitiers et œufs ont enregistré une perte moyenne estimée à 16 millions de tonnes par an, correspondant à l’ensemble de la production de viandes, produits laitiers et œufs au Mexique et en Inde en 2021.

Différences régionales

Les pertes mondiales masquent une variabilité significative selon les régions, sous-régions et groupes de pays. Selon le rapport, l’Asie a subi de loin la plus grande part des pertes économiques totales. L’Afrique, l’Europe et les Amériques affichent également un ordre de grandeur similaire. Toutefois, les pertes en Asie ne représentent que 4 % de la valeur ajoutée agricole, alors qu’en Afrique elles correspondent à près de 8 %.

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