Les Balkans peuvent-ils s’éloigner des énergies fossiles ?  L'Albanie et la Roumanie misent sur cela

Jean Delaunay

Les Balkans peuvent-ils s’éloigner des énergies fossiles ? L’Albanie et la Roumanie misent sur cela

Ces initiatives constituent des étapes importantes pour une région où de nombreuses zones restent dépendantes des combustibles fossiles.

Deux pays de la région des Balkans en Europe ont récemment annoncé des objectifs climatiques ambitieux.

La Roumanie a déclaré qu’elle investirait massivement dans son objectif de neutralité climatique tandis que l’Albanie augmente sa production d’énergie solaire.

Ces initiatives constituent des étapes importantes pour une région où de nombreuses zones restent dépendantes des combustibles fossiles.

Les écologistes militent depuis longtemps en faveur de sources d’énergie alternatives.

La Roumanie investit des milliards dans la neutralité climatique

La Roumanie a proposé de consacrer des milliards d’euros à son objectif de devenir climatiquement neutre d’ici 2050, impliquant une réduction de 99 pour cent des émissions par rapport à 1999.

L’investissement de près de 2,1 milliards d’euros sera prochainement voté par le gouvernement.

La Roumanie prévoit de canaliser les fonds vers ses trois principaux secteurs consommateurs d’énergie : le transport routier, la construction et l’industrie.

Dans ces secteurs clés, le gouvernement investira dans des machines, des technologies et des équipements à haut rendement, notamment de nouveaux véhicules et des systèmes avancés de chauffage et de refroidissement.

Une partie du financement sera également consacrée à l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments.

L’Albanie alimentera « des centaines de milliers » de foyers grâce à l’énergie solaire

L’Albanie ensoleillée renforce son approvisionnement en énergie solaire avec près de 235 000 nouveaux panneaux solaires dans la centrale électrique de Karavasta, en bordure du parc national de la lagune de Karavasta.

Ceux-ci seront connectés au réseau énergétique du pays dans les semaines à venir.

En moins de deux ans, la société française Voltalia a construit la plus grande centrale solaire des Balkans occidentaux, où une grande partie de la région reste dépendante des combustibles fossiles, dont le charbon.

Située sur 200 hectares de terrain fourni par le gouvernement albanais, la centrale sera capable de produire 140 mégawatts, alimentant ainsi des centaines de milliers de foyers dans ce pays de 2,8 millions d’habitants.

L’Albanie tire actuellement environ 99 pour cent de son électricité de centrales hydroélectriques.

Mais avec des sécheresses régulières et des infrastructures énergétiques délabrées remontant à l’ère communiste, le pays a du mal à suivre le rythme d’un développement effréné alimenté par les millions de touristes qu’il accueille chaque année.

Avec les panneaux solaires de Karavasta et 300 jours de soleil en moyenne par an, on espère que le pays pourra assurer une production stable d’électricité.

Bien que l’Albanie promeuve son secteur de l’énergie verte, le pays produit environ 650 000 tonnes de pétrole brut par an à partir d’infrastructures délabrées que les écologistes critiquent depuis longtemps pour les dommages qu’elles causent aux communautés locales.

Mais le long de son littoral ensoleillé, les ingénieurs affirment que le terrain est idéal pour les parcs solaires.

Luca Anthouard, un ingénieur travaillant sur le projet, affirme que les étendues de terre salées et inexploitables autour de Karavasta ont permis aux promoteurs de construire un projet « à grande échelle selon les normes européennes ».

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