Le FLNC affirme avoir mené de multiples attaques sur l’île méditerranéenne, qui a connu une recrudescence de la violence liée au nationalisme cette année.
Le parquet national antiterroriste français a ouvert une enquête préliminaire à la suite de la publication mardi d’un communiqué du Front de libération nationale de Corse (FLNC) qui revendiquait 16 attentats.
L’enquête a été ouverte pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme », selon une source judiciaire.
Dans un communiqué de quatre pages transmis au quotidien Coriscan Corse-Matin et consulté par l’AFP, le groupe clandestin affirme avoir mené 13 attaques contre des résidences, une contre un véhicule appartenant à un « agent CRS », et deux contre des agences bancaires. : Société Générale à Corte en mai 2023, et Crédit Agricole à Folleli en décembre 2021.
Le FLNC évoque le statut politique de l’île comme « une colonisation démesurée de la population » et un « processus de destruction du peuple corse » qui n’est « pas encore irréversible » – et appelle « au plus vite » les Corses à « aider à la lutte » par « des actes de résistance ».
Le groupe menace les artisans, les entreprises du bâtiment et des travaux publics, « les spéculateurs et tous ceux qui s’enrichissent sur le dos de notre extinction », s’adressant notamment aux « Corses complices » qui « devront rendre compte » pour « avoir vendu leur terre , et donc leur âme, aux plus offrants ».
Le FLNC dénigre également les négociations actuellement en cours entre élus parisiens et corses, arguant qu’elles ne conduiront, « au mieux », qu’à « plus de décentralisation ».
Le dernier communiqué du FLNC revendiquant les attentats date du 21 mars, date anniversaire de la mort du militant indépendantiste Yvan Colonna, décédé des suites d’un attentat en prison. Au total, 17 attentats avaient été revendiqués.
Île de feu
La Corse connaît actuellement une recrudescence des incendies criminels, principalement sur des résidences secondaires, avec des nationalistes souvent soupçonnés d’être derrière eux.
Selon la source judiciaire, 50 enquêtes « liées à des incendies criminels ou à des actes de destruction de diverses natures » en Corse ont été ouvertes par les autorités nationales depuis le début de l’année.
Il y en avait 22 en 2022, trois en 2021 et quatre en 2020.
« Quatorze informations judiciaires sont actuellement en cours dans des affaires de terrorisme corse » par la cellule antiterroriste du tribunal de justice de Paris, a précisé la même source.
L’une de ces enquêtes concerne le Ghjuventu Clandestina Corsa, ou mouvement clandestin de jeunesse corse, avec au moins cinq personnes sous enquête.
Le groupe radical a annoncé sa création début février et revendiqué la destruction de maisons.