Behtash Sanaeeha and Maryam Moghaddam at the Berlin Film Festival in 2021 for the premiere of

Jean Delaunay

Les appels s’intensifient pour que les autorités iraniennes abandonnent les charges retenues contre les réalisateurs de « La Ballade de la vache blanche »

Les cinéastes appellent les autorités iraniennes à abandonner les charges retenues contre les réalisateurs Behtash Sanaeeha et Maryam Moghadam, interdits de voyage.

Les réalisateurs iraniens Behtash Sanaeeha et Maryam Moghadam, dont la dernière collaboration Ballade d’une vache blanche présenté en première au Festival du film de Berlin en 2021, ont été interdits de voyage et font face à un procès en relation avec leur prochain film, Mon gâteau préféré.

Les médias locaux ont rapporté que les forces de sécurité iraniennes avaient perquisitionné la maison du monteur du film, saisissant des rushes et du matériel lié à la production.

Les autorités islamistes les plus dures du pays auraient été irritées par le film qui, selon le journal officiel, tourne autour de « la vie derrière des portes closes d’une femme vieillissante qui ose vivre ses désirs dans un pays où les droits des femmes sont fortement restreints ». ».

Aujourd’hui, les cinéastes et les organisateurs de festivals de cinéma du monde entier ont appelé les autorités iraniennes à abandonner toutes les charges retenues contre les deux cinéastes et à lever leur interdiction de voyager.

Moghadam et Sanaeeha avaient prévu de se rendre à Paris plus tôt cette année pour la post-production de Mon gâteau préférémais les autorités ont confisqué leurs passeports et les ont informés qu’il leur était interdit de quitter l’Iran, indique une lettre ouverte de PEN America signée par 30 cinéastes et artistes.

Les deux hommes faisaient partie des quelque 70 cinéastes et travailleurs de l’industrie cinématographique iraniens qui avaient rejoint le hashtag #put_your_gun_down, qui faisait référence à une violente répression lors des troubles qui ont suivi l’effondrement du bâtiment Metropol dans la ville d’Abadan, dans le sud-ouest du pays, qui a tué au moins 41 personnes en mai. 2022.

L’interdiction de voyager imposée à Sanaeeha et Moghadam s’ancre également dans la répression contre les artistes en Iran, qui s’est intensifiée à la suite des manifestations pour la liberté de la vie des femmes, déclenchées par la mort de Mahsa Amini, 22 ans, en septembre 2022.

Moghadam a été dans la ligne de mire des autorités iraniennes dans le passé, puisqu’elle s’est vu interdire de voyager pendant deux ans après avoir joué le rôle principal dans le film tourné clandestinement de Jafar Panahi en 2013. Rideau fermé.

Moghadam et Sanaeeha ont également été poursuivis en justice par les Gardiens de la révolution pour le meurtre stupéfiant et dévastateur sur le plan émotionnel. Ballade d’une vache blanchequi raconte l’histoire d’une femme qui découvre que son mari exécuté était innocent des accusations portées contre lui.

Les deux hommes ont été accusés de « propagande contre le régime et d’action contre la sécurité nationale ».

Ils ont ensuite été acquittés, mais le film reste interdit en Iran, un pays qui se classe deuxième sur la liste PEN America 2022 Freedom to Write Index des 10 meilleurs geôliers d’écrivains dans le monde.

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