L’Union européenne et les États-Unis ont dénoncé la Corée du Nord « dans les termes les plus forts possibles » pour avoir fourni à la Russie des missiles balistiques et soutenu la guerre d’agression contre l’Ukraine.
« Le transfert de ces armes augmente les souffrances du peuple ukrainien, soutient la guerre d’agression de la Russie et sape le régime mondial de non-prolifération », ont déclaré les deux alliés occidentaux dans un communiqué publié mercredi matin.
Le communiqué a été cosigné par près de 50 pays, dont le Japon, la Corée du Sud, l’Argentine, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Norvège et le Royaume-Uni.
Les dispositions relatives aux équipements meurtriers violent « de manière flagrante » plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies « que la Russie elle-même a soutenues », ont-ils noté. Les résolutions ont été adoptées en réaction au programme nucléaire nord-coréen et imposent un embargo de grande envergure interdisant les exportations et importations d’armes du pays.
La coalition accuse explicitement Moscou d’avoir tiré des missiles balistiques fournis par Pyongyang à deux reprises précises : le 30 décembre et le 2 janvier. Ces jours ont vu la plus grande frappe aérienne lancée par la Russie contre l’Ukraine depuis le début de la guerre à grande échelle en février 2022, tuant plus de 30 personnes et en blessant des centaines.
Ces bombardements intenses surviennent alors que les combats sur le terrain sont en grande partie au point mort en raison des conditions hivernales rigoureuses et que Kiev supplie Bruxelles et Washington d’intensifier leur soutien militaire et financier, avec peu de résultats jusqu’à présent.
L’Occident surveille de près l’éventuelle coopération entre la Russie et la Corée du Nord depuis la rencontre face-à-face entre Vladimir Poutine et Kim Jon Un en septembre. Les récents barrages d’attaques semblent confirmer les pires craintes et ajouter une nouvelle dimension inquiétante à la guerre alors qu’elle approche de ses deux ans.
Dans un sévère avertissement, les alliés affirment que le partenariat apportera « des connaissances techniques et militaires précieuses » à Pyongyang et aura des « implications en matière de sécurité » pour l’Europe, la péninsule coréenne, la région Indo-Pacifique et le monde entier.
« Nous appelons en outre la RPDC (République populaire démocratique de Corée) à répondre aux offres nombreuses et sincères de retour à la diplomatie, seule voie vers une paix durable dans la péninsule coréenne », ont-ils déclaré.
On ne sait toujours pas exactement ce que la Corée du Nord pourrait obtenir en échange de son aide au Kremlin. Des reportages antérieurs dans les médias suggéraient que l’autocratie isolée cherchait à bénéficier de la technologie, des approvisionnements alimentaires et de l’aide humanitaire russes.
« Nous surveillons de près ce que la Russie fournit à la RPDC en échange de ces exportations d’armes », indique le communiqué.