Le syndicat CBT estime que la multinationale française du commerce de détail se livre à des « pratiques illégales » en relation avec ses magasins franchisés.
Carrefour compte plus de 12 000 magasins dans le monde, dont environ 5 000 rien qu’en France. Depuis 2018, quelque 300 magasins sont devenus franchisés et la tendance devrait s’accentuer.
Le syndicat français CFDT affirme que le recours massif aux franchises entraîne des désavantages majeurs pour le personnel.
Bien qu’ils opèrent toujours sous l’enseigne Carrefour, les salariés franchisés ne bénéficient pas de la protection d’une entreprise multinationale et de ses syndicats forts, ce qui peut leur faire perdre des avantages précédemment acquis. Le syndicat a déclaré que le système de franchise a entraîné une baisse des revenus annuels des travailleurs de plus de 2 000 euros.
Il affirme que Carrefour n’aurait pas dû être autorisé à franchiser des magasins supplémentaires car ceux-ci – les franchises – sont censés stimuler le développement d’une entreprise et non un moyen de contourner une restructuration en bonne et due forme en transférant les risques aux franchisés.
Le syndicat a également exprimé sa colère contre la répartition financière de ses bénéfices par Carrefour, qui a permis l’année dernière à ses actionnaires d’encaisser 481 millions d’euros de dividendes.
Le géant de la vente au détail a défendu sa pratique commerciale, affirmant que cela signifiait que nombre de ses supermarchés avaient pu éviter la faillite.
Le nombre de franchises de Carrefour a augmenté après qu’Alexandre Bompart a pris la direction de l’entreprise en 2017. Depuis lors, l’entreprise a tenté de réduire ses dépenses, principalement en réduisant ses effectifs par des licenciements et une augmentation du nombre de franchises.
Les franchises ont en effet permis à Carrefour de réduire ses effectifs de 23 000 salariés depuis 2018.