Le PIB de la zone euro a augmenté au troisième trimestre 2024 à son rythme le plus rapide depuis deux ans, stimulé par une croissance plus forte que prévu en Allemagne et en France. L’euro a augmenté grâce à des données positives, tandis que les actions européennes ont chuté dans un contexte de tensions sur les marchés mondiaux et d’inquiétudes concernant les élections américaines à venir.
L’économie de la zone euro a connu une croissance surprenante de 0,4 % en rythme trimestriel au troisième trimestre 2024, selon les estimations flash préliminaires d’Eurostat, l’Allemagne et la France ayant surperformé les attentes.
Le rythme de la croissance économique dans la zone euro s’est accéléré par rapport aux 0,2 % enregistrés au deuxième trimestre, défiant les prévisions des économistes d’une croissance de 0,2 % et marquant la plus forte expansion de la zone euro depuis le troisième trimestre 2022.
La croissance dans l’Union européenne s’est établie à 0,3 %, correspondant au taux observé au deuxième trimestre.
Sur une base annuelle, le PIB désaisonnalisé a augmenté de 0,9 % tant dans la zone euro que dans l’Union européenne au troisième trimestre 2024.
L’économie allemande évite la contraction, la croissance française accélère
L’Allemagne, la plus grande économie du bloc, a vu son PIB augmenter de 0,2% en rythme trimestriel, dépassant les attentes d’une baisse de 0,1%, selon les données préliminaires de l’Office fédéral de la statistique.
Cette reprise fait suite à une contraction révisée à la baisse de 0,3 % au deuxième trimestre, soutenue par une hausse de la consommation publique et des ménages.
Cependant, malgré cette résilience, l’Allemagne devrait toujours terminer 2024 avec une contraction de 0,2 %, marquant sa première récession annuelle consécutive depuis le début des années 2000, après une baisse de 0,3 % en 2023.
La France a enregistré une solide hausse de 0,4 % de son PIB au dernier trimestre, contre 0,2 % au deuxième trimestre, soutenue par une hausse de la consommation des ménages et des dépenses publiques après les Jeux olympiques de Paris.
Selon l’Insee, la consommation des ménages a rebondi de 0,5 %, tirée par la hausse des achats de biens, d’énergie et de services d’information. Dans le même temps, le commerce a apporté une légère contribution positive au PIB, les exportations et les importations ayant chuté, tandis que les investissements fixes ont encore diminué, principalement en raison de la réduction des dépenses en biens manufacturés et en services.
Parmi les autres membres de la zone euro, l’Irlande est en tête avec une solide hausse trimestrielle de 2,0 %, suivie par la Lituanie et l’Espagne avec respectivement 1,1 % et 0,8 %. Toutefois, des contractions économiques ont été observées en Hongrie, en Lettonie et en Suède.
L’économie italienne a stagné, affichant une croissance nulle après une modeste expansion de 0,2% au deuxième trimestre, manquant ainsi les prévisions d’une croissance de 0,2%.
Réactions du marché
L’euro a gagné 0,3% mercredi, atteignant 1,0840 par rapport au dollar américain, soutenu par les données positives du PIB.
Les rendements des obligations souveraines européennes ont peu bougé, le rendement du Bund allemand étant resté stable à 2,3 %.
Cependant, les actions européennes ont subi des pertes, impactées par le sentiment négatif de l’Asie alors que les traders se préparaient à une volatilité potentielle avant les élections américaines de la semaine prochaine et la décision sur les taux de la Réserve fédérale.
L’indice italien FTSE Mib a été l’indice le plus durement touché parmi les principaux indices, en baisse de 1,3 %, entraîné par une baisse de 15 % de Campari et une baisse de 3 % de Stellantis.
L’indice français CAC 40 a glissé de 0,9%, les valeurs de luxe Kering et LVMH en baisse respectivement de 3,8% et 2,5%. L’Euro Stoxx 50 a également chuté de 0,9%, affecté par les baisses des marques de luxe françaises, du géant technologique néerlandais ASML Holding et des banques européennes.
Les investisseurs se tournent désormais vers le rapport sur l’inflation d’octobre en Allemagne, attendu plus tard dans la journée, et sur les données sur l’inflation à l’échelle de la zone euro qui devraient être publiées demain, qui pourraient toutes deux influencer les attentes concernant les prochaines décisions de taux de la Banque centrale européenne.