L'économie danoise stimulée par les traitements anti-obésité

Jean Delaunay

L’économie danoise stimulée par les traitements anti-obésité

Au cours des six premiers mois de l’année, le PIB danois a augmenté de 1,7% sur un an, selon les statistiques nationales, mais sans la contribution de l’industrie pharmaceutique, il aurait chuté de 0,3%.

Alors que les bénéfices s’envolent et que la production peine à répondre à la demande exponentielle de médicaments contre l’obésité, le laboratoire danois Novo Nordisk, la plus grande capitalisation boursière d’Europe, est en train de transformer l’économie du pays scandinave.

« Si Novo Nordisk n’avait pas été là, il n’y aurait pas eu de croissance », a déclaré à l’AFP Las Olsen, économiste en chef de la Danske Bank.

Deux produits phares soutiennent la croissance du laboratoire : l’antidiabétique Ozempic, très apprécié sur les réseaux sociaux, et l’anti-obésité Wegovy.

Au cours des six premiers mois de l’année, le PIB danois a augmenté de 1,7% sur un an, selon les statistiques nationales, mais sans la contribution de l’industrie pharmaceutique, il aurait chuté de 0,3%.

« Nous n’avons jamais rien vu de tel, cela change l’apparence de l’économie », a déclaré Jonas Petersen, analyste à Statistics Denmark.

Quant à la production, au Danemark, elle se situe à 40 % au-dessus de son niveau d’avant la pandémie, selon Palle Sørensen, économiste en chef de la banque Nykredit. « Dans la zone euro et aux Etats-Unis, nous sommes au même niveau qu’avant la pandémie », a-t-il déclaré, ajoutant que la reprise post-pandémique se renforce.

Ce ne sont pas seulement les coffres de l’État qui en ont bénéficié, mais aussi les taux d’emploi et les actionnaires.

Acteur clé de la lutte contre le diabète et leader mondial de l’insuline, Novo Nordisk profite aujourd’hui de la croissance exceptionnelle des ventes de traitements anti-obésité, qui ont bondi de 157% au premier semestre.

Ces résultats ont incité l’entreprise à améliorer ses prévisions. Son chiffre d’affaires, d’une valeur de 176,95 milliards de couronnes (23,7 milliards d’euros) en 2022, devrait augmenter de 30 % en 2023.

Pour l’instant, sa capitalisation boursière de 2 984 milliards de couronnes (plus de 400 milliards d’euros) dépasse le PIB du Danemark, qui s’élevait à 2 832 milliards de couronnes l’année dernière.

Le 1er septembre, il a dépassé la capitalisation boursière du géant mondial du luxe LVMH pour devenir la plus grande société cotée d’Europe, position que le groupe français occupait depuis plus de deux ans et demi.

Laisser un commentaire

15 − dix =