Une série de matchs amicaux lors de la Red Bull League of Its Own a réuni les meilleures équipes d’eSports du monde à Paris le temps d’une nuit seulement.
12 000 personnes, fièrement affublées de maillots d’équipe, d’écharpes aux couleurs du club et même d’étranges mascottes géantes, têtes d’athlètes, sont venues encourager leur équipe. Mais ce ne sont pas les stars du football ou du basket qu’ils encouragent à la Bercy Arena de Paris, c’est l’eSport, League of Legends.
Dans une salle comble, l’événement Red Bull League of Its Own a réuni sept des meilleures équipes mondiales de League of Legends, dont Karmine Corp, G2, NNO et Gentle Mates – sans oublier, cerise sur le gâteau, la légendaire équipe sud-coréenne et cinq -temps champions du monde en titre T1.
« Ce n’est pas tous les jours qu’on voit ça en France. Les meilleurs joueurs du monde arrivent, c’est incroyable, j’ai tout de suite pris ma place », s’enthousiasme Maxence, 23 ans.
Un mélange de divertissement et de compétition. Pour les joueurs, c’est l’occasion rêvée de côtoyer les meilleurs avant le coup d’envoi de la saison à la mi-janvier dans le League of Legends EMEA Championship (LEC).
De nombreux fans se sont manifestés uniquement pour le joueur souvent considéré comme le meilleur : Faker. « Je suis tellement heureux de le voir, c’est un mythe. C’est comme regarder Cristiano Ronaldo pour un fan de football, c’est tout simplement spectaculaire », dit Mathis.
Faker, de son vrai nom Lee Sang-Hyeok, est le capitaine du T1 et dirige le jeu depuis son premier championnat du monde il y a 11 ans. Son entrée a ravi les milliers de spectateurs présents dans les tribunes.
Le GOAT eSports a déclaré Culture L’Observatoire de l’Europe qu’il attendait avec impatience l’ambiance qui prévalait avant l’événement : « Je suis ravi de revoir les supporters français. Ils sont passionnés, très actifs et très amusants ! Il a poursuivi : « Je suis fier de ma carrière mais je veux continuer, m’entraîner encore plus dur et gagner à nouveau. »
La touche française
En France, on compte près de 40 millions de joueurs occasionnels et 12 millions de joueurs amateurs d’eSport. L’eSport français valait 116 millions d’euros en 2022 et les investissements dans le secteur connaissent une croissance exponentielle. Près de 200 joueurs professionnels placent la France sur la scène internationale.
Depuis quelques années, les streamers français organisent des événements majeurs pour ce sport. « Des influenceurs comme Gotaga et Kameto ont emmené toute leur communauté avec eux dans l’eSport. C’est devenu accessible au grand public», explique Arnaud, l’un des spectateurs.
Meilleur joueur français de League of Legends, Steven « Hans Sama » Liv a vu la concurrence se durcir ces dernières années : « Avant, nous n’étions vraiment pas nombreux. Mais depuis peu, de nombreux joueurs se professionnalisent. L’eSport est devenu très important en France », explique le champion d’Europe en titre avec G2.
A 25 ans, l’expatrié parisien vit désormais à Berlin, où est basé le QG de son équipe, et vise désormais le sommet mondial. « C’est ma priorité numéro un. Je m’entraîne 12 heures par jour, cela n’a jamais été aussi extrême », déclare Hans Sama. Avant de pouvoir réaliser son rêve, il devra vaincre son principal rival sur la scène européenne : Karmine Corp.
Karmine Corp domine
C’était l’un des rendez-vous les plus attendus de la soirée et il n’a pas déçu. Sur le ring central, Karmine Corp et G2 se sont affrontés pour un match censé donner un avant-goût du LEC 2025.
Dans les tribunes, les ultra-fans battent leur plein. Les « Samurai » de G2 poussent leur cri de guerre tandis que les fans de Karmine Corp leur rendent la pareille. « Si tu ne sautes pas, tu n’es pas Karmine » crient les membres du collectif KCorp.
Karmine Corp est la première équipe eSport en France, fondée en 2020 par le streamer Kameto. « Karmine est la meilleure équipe car elle nous rassemble autour de valeurs fédératrices. Nous sommes unis dans la victoire comme dans la défaite », déclare avec fierté Max, fan de KCorp.
Le Bordelais de 24 ans suit depuis deux ans les déplacements de son équipe. Comme beaucoup d’autres cette année, il est particulièrement confiant quant aux performances futures de son équipe.
Annoncé comme le nouveau crack prêt à bouleverser le jeu européen, « Caliste » Henry-Hennebert a renforcé la KCorp et devrait être l’attraction principale de la nouvelle saison, promu en LEC à seulement 18 ans. Une prédiction qui s’est accompagnée d’applaudissements lorsqu’il est arrivé sur scène. « Il y a une énorme attente à son sujet. C’est le nouveau prodige français », affirme Louise.
Entre la Marseillaise et les roulements de tambours, les écrans géants rejouent ses meilleurs coups lors du match contre G2, remporté par KCorp.
La soirée s’est terminée par un match final fou entre KCorp et T1, remporté par l’équipe sud-coréenne. Dans la bonne humeur, les différentes équipes se sont retrouvées pour se féliciter, avant de donner des autographes et de prendre des selfies avec quelques spectateurs chanceux.
La fin des Jeux de Paris a laissé les amateurs de sport du monde entier nostalgiques. La bonne nouvelle est que cette fois, l’excitation ne tardera pas à revenir.