Banque de France deputy governor, Agnès Bénassy-Quéré, speaks to Euronews

Jean Delaunay

Le vice-gouverneur de la Banque de France évoque les défis à venir pour les banques centrales

Agnès Bénassy-Quéré, vice-gouverneure de la Banque de France, s’est entretenue avec Angela Barnes d’L’Observatoire de l’Europe sur les défis à venir pour les banques centrales alors que la dernière décision de la BCE sur les taux est en suspens.

Le 12 septembre, la Banque centrale européenne (BCE) annoncera sa décision sur les taux d’intérêt. Agnès Bénassy-Quéré, vice-gouverneure de la Banque de France, n’est pas autorisée à commenter cette semaine. Elle a néanmoins expliqué pourquoi il est important que les citoyens suivent les données économiques et a évoqué les défis à venir pour les banques centrales.

Les plus grands défis à venir pour la Banque de France

Agnès a souligné trois domaines clés de défis pour la Banque de France : la désinflation, l’innovation et le changement climatique.

« Le changement climatique est un véritable défi pour les banques centrales car d’un côté, il est source de chocs. Les catastrophes naturelles sont inflationnistes et les politiques climatiques de transition sont également une source de chocs sur les prix », a-t-elle expliqué.

S’il est indéniable que les gouvernements doivent prendre des mesures importantes pour lutter contre le changement climatique, Agnès met en garde contre deux conséquences économiques, si elles ne sont pas gérées avec précaution.

« L’une pourrait être inflationniste avec la taxe carbone, et l’autre serait l’épuisement des finances publiques, ce qui déplacerait le fardeau de la stabilisation vers les banques centrales. »

Pourquoi les citoyens devraient suivre les taux du PIB et de l’inflation

Pour beaucoup d’entre nous, lire qu’un pays voit son PIB chuter de 2 % peut paraître dénué de sens, mais cela a en réalité un impact énorme.

« Le PIB national est d’environ 2 600 milliards d’euros », explique Agnès.

« Pour les ménages, c’est la base de leur pouvoir d’achat. Si le PIB ne croît pas, le pouvoir d’achat ne peut pas croître », a-t-elle ajouté.

Pour mettre cela en perspective, selon la Banque de France, chaque point de pourcentage du PIB vaut 26 milliards d’euros pour la France.

De plus, chaque point d’inflation non compensé par une hausse équivalente des salaires réduit le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages de 16 milliards d’euros.

Malgré une période de troubles mondiaux extraordinaire ces dernières années, Agnès insiste sur le fait que le pouvoir d’achat des Français n’a pas diminué. En fait, le taux de chômage est tombé en dessous des niveaux d’avant la crise du Covid-19, ce qui a renforcé le pouvoir d’achat.

« C’est une sorte de miracle, les gens ne nous font pas confiance », a déclaré Agnès.

Les événements qui ont contribué à stimuler le PIB de la France en 2024

En plus des concerts de Taylor Swift à Paris, le vice-gouverneur de la Banque de France a également partagé une mise à jour sur ses données économiques après les Jeux olympiques.

« Nous avons interrogé environ 8 000 entreprises en France. Nous estimons que les taux de croissance du PIB au troisième trimestre pourraient être renforcés d’environ un quart de point de pourcentage (0,25 %) », explique Agnès.

« Cela concerne les hôtels, les restaurants, les transports, la sécurité, mais aussi la diffusion et bien sûr la vente de billets. Il s’agit donc d’un effet à court terme. Il ne s’agit que d’un effet ponctuel, c’est-à-dire d’un seul trimestre. Ensuite, nous revenons à un rythme de croissance normal. »

Regardez l’interview complète de la vice-gouverneure de la Banque de France, Agnès Bénassy-Quéré, ici.

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