Le trou d'ozone dans l'Antarctique est étonnamment grand pour un mois de décembre, selon des scientifiques

Milos Schmidt

Le trou d’ozone dans l’Antarctique est étonnamment grand pour un mois de décembre, selon des scientifiques

Qu’est-ce qui provoque l’ouverture du trou dans la couche d’ozone de l’Antarctique et pourquoi est-il plus grand que d’habitude à cette période de l’année ?

Le trou d’ozone qui se forme chaque année au-dessus de l’Antarctique met un temps inhabituellement long à se refermer, rapportent les climatologues.

Généralement, le trou d’ozone de l’Antarctique commence à se former à la mi-août et commence à diminuer progressivement en novembre.

Mais cette année, la zone du trou dans la couche d’ozone s’est formée plusieurs jours plus tôt que d’habitude et a maintenu une superficie d’un peu plus de 15 millions de kilomètres carrés depuis fin octobre. La nouvelle alarmante vient du Copernicus Atmosphere Monitoring Service (CAMS) qui surveille de près le trou.

Pourquoi la couche d’ozone est-elle si vitale ?

La couche d’ozone sur Terre nous protège tous des rayons nocifs du soleil. La prise de conscience que certains produits chimiques le diluaient a conduit à une intervention internationale majeure en 1987.

Le Protocole de Montréal – signé sept ans seulement après la découverte du problème – est un exemple rare d’accord mondial rapide et fait l’envie des climatologues d’aujourd’hui.

Le traité a progressivement éliminé les produits chimiques fabriqués par l’homme qui appauvrissent les molécules d’ozone de l’atmosphère, ce qui a conduit les scientifiques à déclarer une « étape importante » dans la reconstitution de la couche d’ozone l’année dernière.

Mais depuis trois ans, les couches d’ozone se ferment également beaucoup plus tard que d’habitude. Le changement climatique est l’une des causes potentielles de ce phénomène, selon le CAMS.

Comment le trou d’ozone de l’Antarctique a-t-il changé en 2023 ?

Le trou dans la couche d’ozone s’élargit au printemps austral, lorsque les substances appauvrissant la couche d’ozone commencent à s’accumuler dans la stratosphère au-dessus du pôle Sud. Outre le rayonnement solaire, les températures extrêmement froides et les nuages ​​​​stratosphériques polaires, cela provoque une baisse drastique de la concentration d’ozone dans la stratosphère.

À la fin du mois de novembre, la température stratosphérique augmente et un changement de vent tend à réduire le trou dans la couche d’ozone.

L’année 2023 a suivi une trajectoire légèrement différente. Une augmentation antérieure de sa taille a fait du trou dans la couche d’ozone le sixième plus grand de l’ère des satellites (depuis 1979), avec une superficie totale de 25,12 millions de km2 à la mi-septembre.

Malgré une baisse habituelle jusqu’au début du mois d’octobre, il a de nouveau augmenté vers la fin du mois, note le CAMS. Et elle a maintenu une superficie d’environ 12 millions de km2, et cela devrait se poursuivre jusqu’à la première semaine de décembre.

Pourquoi les trous dans la couche d’ozone mettent-ils plus de temps à se refermer ?

Même si le trou dans la couche d’ozone a augmenté et diminué d’une manière particulière cette année, cette longévité inhabituelle fait partie d’une tendance récente.

Depuis 2020, les trous dans la couche d’ozone se résorbent beaucoup plus tard qu’auparavant, vers la mi-décembre ou la fin décembre.

Le CAMS affirme que cela est dû à des températures stratosphériques plus froides que la moyenne et à un fort vortex polaire – des vents violents circulant haut dans l’atmosphère au-dessus de l’Antarctique – qui dure jusqu’en décembre.

La raison de ce vortex polaire plus fort reste encore un mystère. Plusieurs facteurs potentiels ont été identifiés par le CAMS, notamment la vapeur d’eau rejetée dans l’atmosphère par le volcan Hunga-Tonga dans le Pacifique Sud ; les changements dans la configuration des vents dans l’hémisphère sud ; et le changement climatique.

Des recherches supplémentaires sont nécessaires, selon le service de surveillance fourni par le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme pour le compte de la Commission européenne.

« Depuis la signature du Protocole de Montréal, nous avons considérablement réduit les émissions de substances appauvrissant la couche d’ozone, donnant ainsi à l’atmosphère l’espace nécessaire pour commencer sa régénération », déclare Vincent-Henri Peuch, directeur du CAMS.

« Il s’agit d’un long processus qui implique de nombreux facteurs fluctuants qui doivent être surveillés pour bien comprendre la façon dont la couche d’ozone se développe. Le succès du Protocole de Montréal témoigne de l’efficacité des actions visant à protéger le climat mondial. »

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