If the draft seen by Euronews is confirmed, DG SANTE would then focus solely on public health, taking a prominent role on global health issues.

Jean Delaunay

Le service de santé de la Commission européenne pourrait perdre ses compétences clés en matière alimentaire, selon un document

La DG SANTE du ministère de la Santé pourrait subir une perte de pouvoir considérable au profit de sa rivale, la DG AGRI, axée sur l’agriculture, selon le dernier projet de remaniement vu par L’Observatoire de l’Europe.

La puissante direction générale de la santé de la Commission européenne, la DG SANTE, devrait perdre des pouvoirs importants en matière de sécurité alimentaire, selon un projet consulté par L’Observatoire de l’Europe.

Alors que le nouveau mandat de la Commission doit débuter en novembre, l’exécutif européen réfléchit à la manière de répartir les priorités politiques entre ses nombreuses directions générales constituantes.

Si le projet consulté par L’Observatoire de l’Europe est confirmé, la DG SANTE transmettra ses compétences en matière d’approbation des pesticides, de bien-être animal, de santé animale et végétale, de variétés végétales et de nouvelles techniques génomiques à la direction générale de l’agriculture de la Commission, la DG AGRI.

SANTE perdrait d’autres questions de sécurité alimentaire au profit de la DG JUST, qui s’occupe de la justice et de la politique des consommateurs.

La DG AGRI est actuellement responsable du programme massif de subventions agricoles de l’Union, la politique agricole commune (PAC), qui représente un tiers du budget de l’UE.

Un AGRI renforcé pourrait même devenir un département alimentaire à part entière, considérant les systèmes alimentaires dans leur ensemble plutôt que seulement la production – même si SANTE continuerait probablement à façonner, voire à coordonner, les politiques dans ces secteurs.

Parallèlement aux tâches plus traditionnelles liées à la sécurité alimentaire, le bureau de l’agriculture de la Commission dirigerait également les politiques actuellement gérées par d’autres services liés à l’industrie agroalimentaire, au commerce agricole et au gaspillage alimentaire.

La DG SANTE se concentrerait alors uniquement sur la santé publique, jouant un rôle de premier plan sur les questions de santé mondiale telles que l’accord sur la pandémie de l’Organisation mondiale de la santé et le déploiement d’une nouvelle législation sur les données de santé.

La disponibilité des médicaments et des dispositifs médicaux pour les Européens est également devenue une priorité à la suite du Covid-19, et SANTE est susceptible de jouer un rôle à cet égard alors que l’UE cherche à renforcer son autonomie stratégique.

Le renforcement de la DG AGRI pourrait laisser présager la création d’un haut fonctionnaire responsable du système alimentaire – un portefeuille qui pourrait s’avérer alléchant pour l’Italie, qui, comme d’autres États membres, doit nommer un commissaire pour le prochain mandat de cinq ans.

« Nous voulons avoir un vice-président de la Commission européenne avec un portefeuille solide pour une bonne politique européenne en faveur de l’industrie et de l’agriculture », a déclaré la semaine dernière le vice-Premier ministre italien Antonio Tajani sur la chaîne de télévision française LCI.

Une vice-présidence de la Commission avec un portefeuille lié à l’un des intérêts nationaux de l’Italie pourrait apaiser la Première ministre Giorgia Meloni après son exclusion des discussions sur les postes les plus importants de l’UE.

Meloni s’est abstenue lors du vote du Conseil européen sur la reconduction d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission, mais a laissé la porte ouverte à ses 24 députés européens pour soutenir un vote de confirmation du Parlement européen.

La Commission européenne n’a pas confirmé quand une décision finale sur le remaniement aura lieu.

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