Le PDG de Gazprom, Alexey Miller, a déclaré que son entreprise enverrait davantage de gaz en Hongrie cet hiver, malgré les tentatives de l’UE de réduire sa dépendance à l’énergie russe.
Ces propos ont été tenus dimanche à la télévision d’État russe, quelques jours seulement après que le Premier ministre hongrois Viktor Orbán s’est entretenu à Pékin avec le président russe Vladimir Poutine.
Miller n’a pas précisé exactement combien d’énergie supplémentaire la Hongrie recevrait de Gazprom, mais a déclaré : « Nous fournirons des volumes supplémentaires de manière continue au cours de la période automne-hiver de l’hiver prochain ».
Miller a ajouté que les livraisons supplémentaires de gaz à la Hongrie cette année s’élevaient à 1,3 milliard de mètres cubes.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par le président Poutine en 2022, la Hongrie est le seul État membre de l’UE à entretenir des liens étroits avec la Russie.
L’Union européenne n’a pas imposé de sanctions sur les importations de gaz russe par gazoduc, mais le bloc a considérablement réduit sa consommation de gaz russe, tout en imposant des sanctions sur les importations de pétrole.
Les dirigeants occidentaux ont accusé le Premier ministre Orbán de financer la guerre du président Poutine en raison de la dépendance énergétique de la Hongrie à l’égard de Gazprom.
Selon le média d’État russe TASS, Orbán a déclaré la semaine dernière à Poutine que « la Hongrie n’a jamais cherché à affronter la Russie. C’est plutôt le contraire qui est vrai : la Hongrie a toujours poursuivi l’objectif de construire et de développer la meilleure communication ».
Ces assurances ont eu lieu lors d’un forum international célébrant l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route », un événement auquel Alexey Miller était également présent.
L’ambassadeur américain en Hongrie a critiqué la décision d’Orbán de rencontrer Poutine, qualifiant la réunion de « troublante ».
« Le dirigeant hongrois choisit de se tenir aux côtés d’un homme dont les forces sont responsables de crimes contre l’humanité en Ukraine, et seul parmi nos alliés », a déclaré l’ambassadeur David Pressman.
Dans son interview de dimanche, le PDG de Gazprom a également affirmé que son entreprise enverrait davantage de gaz vers la Chine dans les mois à venir.
Les flux de gaz supplémentaires pourraient atteindre 600 millions de mètres cubes d’ici la fin de l’année, a-t-il indiqué.
Gazprom est en train de repenser sa stratégie commerciale après avoir perdu la plupart de ses clients européens suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Poutine et le président chinois Xi Jinping ont accueilli favorablement une proposition visant à augmenter les livraisons annuelles de gaz russe à la Chine jusqu’à 50 milliards de mètres cubes, mais un nouvel accord entre Gazprom et la nation asiatique n’a pas encore été concrétisé.
