Les détaillants britanniques n’ont pas profité d’un pic de ventes avant Noël en novembre, car les clients ont limité leurs dépenses en articles non essentiels, selon les données publiées mardi.
Le British Retail Consortium, une association professionnelle britannique, a déclaré que les dépenses dans les magasins de ses membres ont augmenté de 2,7 % le mois dernier, bien en deçà de la croissance de 4,2 % enregistrée en novembre de l’année dernière.
Les données du BRC ne sont pas corrigées de l’inflation, de sorte que l’augmentation du chiffre d’affaires représente une baisse du volume de biens achetés à mesure que les articles deviennent plus chers.
« Alors que la période précédant Noël est généralement marquée par une poussée saisonnière du shopping, le Golden Quarter de cette année pourrait ne pas être aussi brillant pour le secteur de la vente au détail », a déclaré Victoria Scholar, responsable des investissements chez Interactive Investor.
« Une inflation élevée et des taux d’intérêt plus élevés pèsent clairement sur la propension des consommateurs à dépenser », a-t-elle ajouté.
Les chiffres de mardi suggèrent que les consommateurs optaient pour des articles essentiels et économiques.
Les catégories d’aliments, de boissons et de soins personnels ont stimulé la croissance des ventes, et les dépenses en articles coûteux tels que les bijoux et les montres ont chuté.
Les ventes de produits alimentaires ont augmenté de 7,6 % sur les trois mois se terminant en novembre.
C’est en dessous de la croissance moyenne sur 12 mois de 8,4%, mais les chiffres des ventes de novembre étaient supérieurs à ceux de la même période de l’année dernière.
Dans une autre enquête publiée mardi, le cabinet d’audit PwC prévoit également que les dépenses festives chuteront de 13 % à 20 milliards de livres sterling (plus de 23 milliards d’euros) cette année.
L’inflation ralentit mais reste supérieure aux objectifs
L’économie britannique continue de souffrir d’une faible croissance, mais les données officielles ont montré que l’inflation des prix à la consommation a ralenti en octobre à 4,6%, après avoir atteint un an plus tôt un plus haut de 41 ans à plus de 11%.
Cela signifie que les prix continuent d’augmenter, mais à un rythme plus lent.
La Banque d’Angleterre a maintenu ses taux d’intérêt stables à 5,25 % lors de ses deux dernières réunions, après 14 hausses consécutives depuis décembre 2021.
Alors que les marchés financiers estiment que les taux ont atteint un sommet, les responsables de la Banque d’Angleterre, qui surveillent de près l’inflation, ont souligné qu’il était trop tôt pour réduire les taux.
L’objectif d’inflation de la Banque d’Angleterre est de 2 %.
Paul Martin de KPMG a déclaré que la faiblesse des ventes pourrait conduire à l’effondrement de certains détaillants au début de 2024, en particulier dans le cas des détaillants purement en ligne qui ont connu la baisse des ventes la plus prolongée.
Un petit coup de boost pour le Black Friday
Les données sur les dépenses en ligne d’Adobe Analytics la semaine dernière ont montré une augmentation de 5,6 % des dépenses sur un an pendant le Black Friday et les jours qui ont suivi immédiatement.
Des chiffres distincts de Barclays publiés mardi ont montré que les dépenses par cartes de consommation ont augmenté de 2,9% sur un an en novembre, contre 2,6% en octobre, aidées par la prolongation des soldes du Black Friday et les achats de Noël anticipés.
Ce chiffre était toutefois inférieur au niveau de l’inflation.
Steve Ponting, directeur de Software AG, a déclaré que « même si le taux d’inflation ralentit, nous sommes toujours dans un environnement de prix en hausse, ce qui signifie que les consommateurs veulent économiser tout ce qu’ils peuvent à l’approche de Noël ».
« Les détaillants misent désormais sur une période de fêtes réussie, mais nous constatons déjà qu’elle sera fortement dictée par les promotions et les offres, les programmes de fidélité, les marques propres et les détaillants discount », a ajouté Ponting.
