Supporters of impeached South Korean President Yoon Suk Yeol attend a rally to oppose his impeachment near the presidential residence in Seoul, South Korea, 8 Jan 2025.

Jean Delaunay

Le président sud-coréen destitué résiste à sa détention, soulevant des problèmes de sécurité

L’équipe juridique de Yoon Suk-yeol a contesté la légitimité d’un nouveau mandat d’arrêt contre lui, accusant les autorités d’exploiter des tribunaux prétendument partiaux.

Les avocats du président sud-coréen Yoon Suk-yeol ont critiqué les efforts visant à l’arrêter après sa brève imposition de la loi martiale, tandis que le président par intérim a mis en garde mercredi contre d’éventuelles confrontations entre les forces de l’ordre et le personnel de sécurité présidentiel.

Alors que les responsables de la lutte contre la corruption et la police se préparaient à une nouvelle tentative d’arrestation de Yoon après l’échec de l’opération de la semaine dernière, les services de sécurité présidentiels ont renforcé son complexe avec des barbelés et des rangées de véhicules bloquant l’accès.

Le Bureau d’enquête sur la corruption des hauts fonctionnaires, qui mène l’enquête avec l’aide de la police et de l’armée, a averti que les membres des services de sécurité de Yoon pourraient être arrêtés s’ils entravent les tentatives visant à l’arrêter.

Yoon fait l’objet d’une enquête pour avoir prétendument commis une rébellion après avoir brièvement déclaré la loi martiale le 3 décembre et déployé des troupes pour encercler l’Assemblée nationale.

La destitution de Yoon fait suite à sa déclaration controversée de la loi martiale, que les législateurs ont rapidement annulée.

Le 14 décembre, l’Assemblée nationale a suspendu les pouvoirs de Yoon, l’accusant de rébellion. La Cour constitutionnelle délibère actuellement pour savoir s’il convient de le démettre formellement de ses fonctions ou de le réintégrer.

Il a ignoré à plusieurs reprises les convocations à un interrogatoire, ce qui a incité le tribunal du district ouest de Séoul à émettre un nouveau mandat d’arrêt mardi.

Lors d’une conférence de presse, l’équipe juridique de Yoon a remis en question la validité d’un nouveau mandat de détention émis mardi par le tribunal du district ouest de Séoul, arguant que l’agence anti-corruption n’a pas l’autorité légale pour enquêter sur les accusations de rébellion ou demander à la police d’arrêter les suspects.

Yoon Kap-keun, l’un des avocats, a appelé l’agence soit à inculper le président, soit à demander un mandat d’arrêt formel, ce qui nécessiterait une audience au tribunal.

Il a toutefois ajouté que le président se contenterait de se conformer à un mandat d’arrêt émis par le tribunal du district central de Séoul, accusant l’agence anti-corruption d’avoir intentionnellement choisi le tribunal du district ouest dans le but de profiter d’un juge prétendument sympathique.

Lorsqu’on lui a demandé si Yoon assisterait à une audience au tribunal du district central, l’avocat n’a pas fourni de réponse définitive, invoquant des problèmes de sécurité non résolus.

« Les gens souffrent du froid intense et les responsables du gouvernement doivent être confrontés à un conflit interne important », a-t-il déclaré, faisant référence aux manifestations quotidiennes des détracteurs et des partisans de Yoon devant sa résidence.

« S’il vous plaît, considérez cela comme un pas en arrière basé sur la bonne volonté », a-t-il ajouté.

Le Parti démocrate, qui a dirigé la procédure de destitution de Yoon le 14 décembre, a accusé son équipe juridique de tactiques dilatoires et a appelé à une action rapide.

Par ailleurs, le vice-Premier ministre Choi Sang-mok, qui exerce les fonctions de président par intérim, a souligné l’importance d’éviter toute violence ou blessure lors de toute tentative d’arrestation.

Les tensions restent vives après l’impasse de vendredi dernier, lorsque 150 enquêteurs et policiers se sont heurtés à la résistance des services de sécurité présidentiels, les obligeant à battre en retraite après cinq heures d’impasse.

La police a depuis déclaré qu’elle envisageait « toutes les options disponibles », y compris le déploiement d’équipes SWAT, et les craintes d’une escalade demeurent.

Lors d’une audition parlementaire mardi, Oh Dong-woon, procureur en chef de l’agence anti-corruption, a critiqué Choi pour avoir conseillé à la police de renforcer la sécurité à la résidence de Yoon avant l’arrestation.

Oh a suggéré que cela aurait pu entraver les fonctions officielles et que l’agence était en train d’examiner la question.

Laisser un commentaire

dix-sept − six =