Le président du Conseil de l’UE a déclaré qu’un siège permanent au Conseil de sécurité n’est pas un privilège, mais une responsabilité.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a appelé à une réforme du Conseil de sécurité afin de le rendre « plus inclusif, légitime et efficace ».
Le Conseil de sécurité est composé de 15 États membres, dont cinq membres permanents et 10 membres élus pour un mandat de deux ans par l’Assemblée générale.
S’exprimant mercredi devant le Conseil de sécurité de l’ONU, Michel a évoqué les conflits actuels en Ukraine, au Moyen-Orient et au Soudan, et a critiqué l’incapacité de certains membres permanents du Conseil à assumer leur responsabilité dans la garantie de la paix mondiale.
Il a rappelé aux nations qu’avoir un siège au Conseil n’est pas un privilège, mais une responsabilité.
« Un siège permanent au Conseil de sécurité n’est pas un privilège. C’est une responsabilité, une responsabilité grave confiée à seulement cinq nations, celle d’être les gardiens de la paix mondiale. »
Michel a averti que l’absence de punition des crimes contre l’humanité risquait de conduire à leur normalisation.
« Quand ces crimes restent impunis, ils deviennent normaux, ils deviennent la façon de faire du monde, ils deviennent la loi. Quand les crimes restent impunis, la victime perd la foi. »
La France soutient l’élargissement du Conseil de sécurité
Le président français Emmanuel Macron partage le même sentiment que Michel et a déclaré que l’intérêt de certains membres freinait les progrès du Conseil de sécurité. Il a suggéré qu’une plus grande représentation au Conseil rendrait l’ONU plus efficace.
« C’est pourquoi la France, et je le réitère ici, est favorable à un élargissement du Conseil de sécurité. L’Allemagne, le Japon, l’Inde et le Brésil devraient en être membres permanents, ainsi que deux pays d’Afrique choisis pour représenter le continent », a-t-il déclaré dans son discours à l’Assemblée générale de l’ONU mercredi.
Macron a également fait part de ses inquiétudes quant à de nouvelles escalades au Liban.
Le président français a déclaré que « le Hezbollah court depuis trop longtemps le risque intenable d’entraîner le Liban dans une guerre » et qu’« Israël ne peut pas, sans conséquences, simplement étendre ses opérations au Liban ».
« Il ne peut y avoir de guerre au Liban. C’est pourquoi nous exhortons Israël à cesser cette escalade au Liban, et le Hezbollah à cesser ses tirs de missiles vers Israël », a déclaré M. Macron.
Il rappelle à toutes les parties de respecter leurs obligations le long de la Ligne bleue, la ligne de démarcation qui divise Israël et le Liban.
Au début de l’Assemblée générale de l’ONU, le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a déclaré qu’un chemin vers la paix commence par un cessez-le-feu à Gaza.
Dans son discours, Macron a également appelé à un cessez-le-feu immédiat, à la libération de tous les otages et à l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza.
Le président français a déclaré que le Conseil de sécurité devrait œuvrer en faveur d’une solution à deux États maintenant que la capacité militaire du Hamas a été démantelée.
Il ajoute que les mesures nécessaires doivent être prises « pour préserver le lien entre Gaza et la Cisjordanie, pour respecter le rétablissement de l’Autorité palestinienne et de ses fonctions, et aussi pour assurer la reconstruction du territoire et rendre à nouveau la vie possible ».