Le PM français convoque des membres du cabinet après que les ministres se répercutent sur l'interdiction des hijabs dans les sports

Martin Goujon

Le PM français convoque des membres du cabinet après que les ministres se répercutent sur l’interdiction des hijabs dans les sports

PARIS – Le Premier ministre français François Bayrou a convoqué mardi des membres clés du cabinet après que des divisions entre les ministres interdisant aux athlètes de porter des hijabs lors d’événements sportifs se sont répandus dans la vue du public.

« Il n’y a qu’une seule ligne au sein du gouvernement … aucun symbole religieux visible ne devrait être porté dans les compétitions sportives », a déclaré le ministre français de l’égalité des sexes, Aurore Bergé a déclaré au Parlement après la réunion, réglant apparemment la position du gouvernement.

Les symboles religieux sont interdits dans les écoles élémentaires et secondaires depuis 2004, mais sont restés autorisés dans les universités.

Plus tôt cette année, le Sénat français a voté en faveur d’une proposition d’interdire «des symboles ou des vêtements affichant ostensiblement une affiliation politique ou religieuse» dans les sports en raison de leur rôle éducatif dans «l’enseignement de la coopération et le respect des règles communes». La proposition – qui a reçu le soutien du gouvernement – a fait valoir que l’interdiction était nécessaire pour maintenir le modèle de la France de la République laïque en couleur.

Bien qu’il ait adopté au Sénat, la proposition doit également être élue par la Chambre basse française, l’Assemblée nationale.

La semaine dernière, la ministre des Sports française Marie Barsacq a semblé minimiser les plans du gouvernement pour faire pression sur la législation sur la question, affirmant que l’interdiction des symboles religieux dans les compétitions sportives amateurs en France n’était «pas une priorité».

La ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne, ancien Premier ministre, a déclaré qu’elle «était également en place» à chaque fédération sportive individuelle afin de déterminer sa position d’affichage de symboles religieux. Les fédérations françaises de football, de basket-ball et de volley-ball, par exemple, ont déjà imposé une neutralité religieuse dans les compétitions qu’ils organisent.

Les positions de Barsacq et de Borne ont été accueillies avec un recul ferme du ministre de la Justice Gérald Darmanin, qui est allé jusqu’à accuser le ministre des Sports d’être «naïf». Il a même menacé de démissionner dans une interview avec Le Parisien peu de temps avant la réunion avec Bayrou.

« Nous devons interdire le foulard dans les compétitions sportives, c’est évident », a-t-il déclaré mardi. «Je regrette que le ministre du Sports et le ministre de l’Éducation ne soient pas des défenseurs plus forts pour cela.»

La position réaffirmée par le gouvernement a été accueillie par le ministre conservateur de l’Intérieur, Bruno Retailleau. « Le Premier ministre avait raison de réitérer la ligne du gouvernement », a écrit Retailleau sur X.

L’été dernier à Paris, la France était le seul pays à interdire à ses athlètes de porter le hijab, suscitant la condamnation d’organisations de défense des droits de l’homme comme Amnesty International. Les experts des Nations Unies ont appelé les restrictions sur les foulards des fédérations sportives françaises «discriminatoires», arguant que la laïcité n’était pas un «terrain légitime» pour imposer une telle interdiction.

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