BRUXELLES — Stéphane Séjourné, désormais commissaire européen, entend présenter rapidement une série de plans d’urgence pour soutenir l’industrie de l’Union européenne en difficulté, indique-t-il dans une interview à L’Observatoire de l’Europe.
La Commission européenne « va donner un signal aux marchés et aux investisseurs, notamment sur l’ampleur des réformes et des investissements que nous voulons mener » dans les semaines à venir, nous a annoncé celui qui en est le vice-président exécutif chargé de la Prospérité et de la Stratégie industrielle.
L’objectif est de répondre aux appels à l’aide lancés par l’industrie européenne face à la hausse des prix de l’énergie, aux lourds de la réglementation environnementale et à leurs rivaux à l’international qui peuvent les concurrencer sur les prix. .
Le Accord industriel propreprévu pour le 26 février, comprendra « un plan d’urgence et stratégique pour certains secteurs en difficulté et une stratégie de long terme pour l’ensemble des acteurs et des secteurs », détaille Stéphane Séjourné. Le texte, « conçu comme un business plan », indique clairement le montant des investissements ou le nombre de travailleurs qualifiés dont ceux-ci ont besoin, résume-t-il.
Plus précisément, les secteurs concernés par ces plans d’urgence préparés par la Commission sont ceux des industries énergo-intensives, telles que les métaux, dont l’acier et l’aluminium, le ciment et l’énergie.
Pour stimuler la demande, « nous allons également créer des marchés publics décarbonés », c’est-à-dire « des marchés publics avec des clauses qui nous permettent de renforcer les règles qui font ressortir les produits ». fabriqué en Europepar exemple, et un label vert sur l’industrie», explique-t-il. Cela inclut un marché de l’acier vert « qui n’existe pas aujourd’hui ».
Par ailleurs, Stéphane Séjourné milite pour que la chimie, qu’il soit qualifié d’industrie des industries, devienne un secteur stratégique parmi d’autres.
Les cleantechs, les biotechs et les entreprises de la tech — susceptibles de stimuler la productivité — constituent les « fleurons industriels de demain » et l’UE doit « les soutenir » dans leur croissance, ajoute-t-il.
Pour Stéphane Séjourné, l’UE devrait adopter une stratégie « à la fois défensive et offensive » pour ses relations avec les concurrents mondiaux, y compris les Etats-Unis, alors que Donald Trump sera de retour à la Maison-Blanche dans deux semaines. «Tous les continents réfléchissent également à leurs intérêts particuliers, l’Europe doit sortir aussi de sa naïveté dans les politiques publiques qu’elle mène. Donc, oui à l’Europe, oui au fabriqué en Europe», dit-il à L’Observatoire de l’Europe.
C’est avec cela en tête que Stéphane Séjourné a exhorté l’UE à conclure rapidement un pacte commercial avec les Etats-Unis, dans le mais d’éviter une guerre commerciale coûteuse. Pour lui, l’un des premiers défis de la Commission sera de faire en sorte que les 27 gouvernements nationaux de l’Union restent « unis sur notre stratégie américaine ».
La semaine prochaine, la Commission prévoit de présenter sa « doctrine économique pour les cinq prochaines années » sous la forme d’une boussole pour la compétitivité. De plus, une stratégie pour le marché unique sera présentée d’ici au mois de juin et un fonds de compétitivité destiné à stimuler l’innovation devrait être mis en place dans le courant de l’année.
Séjourné veut également alléger les exigences réglementaires pour les entreprises et réduire de moitié la quantité de données qu’elles doivent fournir pour diverses réglementations, explique-t-il à L’Observatoire de l’Europe. Une législation « omnibus », en projet actuellement, répondra aux demandes des gouvernements de l’UE concernant la sur-réglementation et simplifiera les procédures d’accès aux fonds de l’UE et aux programmes InvestEU.