Après des scènes de tension en début de session, le premier tour du scrutin de jeudi s’est conclu avec 71 voix en faveur de Joseph Aoun, le commandant de l’armée largement soutenu.
Le Parlement libanais a élu le commandant de l’armée Joseph Aoun comme président, sortant ainsi une impasse de deux ans. L’émergence d’Aoun est intervenue après que le Parlement ait tenu jeudi les deux tours de la séance de vote pour élire le président du pays.
Au premier tour, le commandant de l’armée libanaise Aoun a obtenu 71 voix sur 128 et n’a pas obtenu la majorité des deux tiers requise pour une victoire totale. Parmi les autres députés, 37 ont voté blanc et 14 ont voté pour « la souveraineté et la constitution ».
Le vote, auquel étaient présents les 128 membres du corps législatif, s’est déroulé au milieu de scènes chaotiques au début de la session, avec des législateurs se criant dessus.
Aoun était considéré comme le candidat préféré des principaux alliés du Liban, les États-Unis et l’Arabie saoudite, dont le soutien sera crucial alors que le Liban s’efforce de se reconstruire après 14 mois de conflit entre Israël et le Hezbollah.
Soutenu par le Hezbollah, Suleiman Frangieh, chef d’un petit parti chrétien du nord du Liban ayant des liens étroits avec l’ancien président syrien Bachar al-Assad, a annoncé mercredi qu’il s’était retiré de la course et avait soutenu Aoun, ouvrant ainsi apparemment la voie au chef de l’armée. .
12 tentatives infructueuses
Il s’agit des premières élections législatives depuis juin 2023 et des 13es depuis la fin du mandat de l’ancien président Michel Aoun, le 31 octobre 2022.
Alors que 12 tentatives précédentes n’ont pas abouti à l’élection d’un successeur à l’ancien président, de fortes indications sont apparues mercredi selon lesquelles le vote de jeudi pourrait finalement aboutir à la sélection d’un nouveau chef de l’Etat.
Parmi les autres candidats à l’élection figuraient Jihad Azour, ancien ministre des Finances, aujourd’hui directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international ; et Elias al-Baysari, chef par intérim de l’agence de sécurité générale du Liban.
Sujet à une impasse à la fois pour des raisons politiques et procédurales, le système de partage du pouvoir sectaire et conflictuel du Liban a connu plusieurs vacances présidentielles prolongées, la plus longue ayant duré près de deux ans et demi entre mai 2014 et octobre 2016. Elle a pris fin lorsque l’ancien président Michel Aoun a été remplacé. élu.
En tant que commandant de l’armée en exercice, Joseph Aoun n’avait techniquement pas le droit de devenir président, mais cette interdiction avait déjà été levée à deux reprises et a dû l’être à nouveau.
Au Liban, un chef d’État est élu à la majorité des deux tiers des 128 membres de la Chambre au premier tour ou à la majorité simple au tour suivant. Cependant, en raison des problèmes constitutionnels entourant son élection, Aoun avait besoin d’une majorité des deux tiers, même au second tour.
Le Premier ministre par intérim du Liban, Najib Mikati, s’est dit optimiste quant à la réussite du vote. Son gouvernement, qui dirige le Liban depuis deux ans, a réduit ses pouvoirs parce qu’il n’a pas été nommé par un président en exercice.
Joseph Aoun, le nouveau président libanais, est désormais confronté à une tâche ardue.
Outre la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah et la recherche de fonds pour la reconstruction, le gouvernement doit relancer une économie en difficulté et des infrastructures électriques.
Beyrouth vit depuis six ans une crise économique et financière qui a décimé la monnaie du pays et anéanti les économies de nombreux Libanais.
En 2022, les dirigeants du pays sont parvenus à un accord préliminaire avec le FMI sur un plan de sauvetage, mais ont réalisé des progrès limités sur les réformes nécessaires pour conclure l’accord.