Le Parlement européen accuse Bakou de « nettoyage ethnique » au Haut-Karabakh

Jean Delaunay

Le Parlement européen accuse Bakou de « nettoyage ethnique » au Haut-Karabakh

Le Parlement européen a approuvé une résolution disant qu’il « considère que la situation actuelle équivaut à un nettoyage ethnique et condamne fermement les menaces et les violences commises par les troupes azerbaïdjanaises ».

Les législateurs de l’UE ont accusé jeudi l’Azerbaïdjan de procéder à un « nettoyage ethnique » contre les résidents arméniens de la région contestée du Haut-Karabakh et ont exhorté les États membres de l’UE à imposer des sanctions à Bakou.

L’Azerbaïdjan a rejeté cette affirmation et a déclaré qu’il souhaitait que les Arméniens restent.

Bakou s’est engagé à respecter les droits des Arméniens de souche, mais la plupart de la population a fui après que l’Azerbaïdjan a repris la région lors d’une offensive éclair le mois dernier.

Le Parlement a exhorté les 27 États membres de l’UE à « adopter des sanctions ciblées contre les membres du gouvernement azerbaïdjanais » suite à l’agression et aux violations présumées des droits de l’homme au Haut-Karabakh.

Ils ont également appelé le bloc « à réduire la dépendance de l’UE à l’égard des exportations de gaz d’Azerbaïdjan » et ont demandé à Bruxelles de revoir ses relations avec ce pays.

La résolution a été approuvée par 491 députés contre neuf, mais l’UE n’est pas tenue d’y donner suite.

Les diplomates européens ont déclaré que des sanctions contre l’Azerbaïdjan n’étaient pas envisagées et que des mesures ne seraient probablement prises que si la situation se détériorait.

L’UE a augmenté ses importations de gaz naturel en provenance d’Azerbaïdjan en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a signé l’année dernière un accord avec Bakou visant à plus que doubler les importations de gaz d’ici 2027.

Pendant ce temps, les services de sécurité de l’État azerbaïdjanais ont partagé jeudi des images montrant l’arrestation d’Arayik Harutyunyan, l’ancien dirigeant de la région du Karabakh.

Les autorités azerbaïdjanaises ont arrêté mardi trois autres personnalités séparatistes de haut rang après avoir repris le contrôle de la région séparatiste peuplée d’Arméniens le mois dernier, a annoncé une agence de presse azerbaïdjanaise de premier plan.

Le Haut-Karabakh est une région montagneuse enclavée du Caucase du Sud.

Elle a été revendiquée par l’Azerbaïdjan et l’Arménie après la chute de l’Empire russe en 1917 et reste depuis lors un point de tension.

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