L’approbation de la loi d’amnistie controversée intervient un jour après que le président catalan, Pere Aragones, a appelé à des élections anticipées en mai.
Le Parlement national espagnol a approuvé jeudi une loi d’amnistie controversée graciant des centaines de dirigeants et partisans du mouvement séparatiste catalan, y compris ceux impliqués dans la tentative infructueuse de la région de déclarer son indépendance de l’Espagne en 2017.
Le projet de loi a été proposé par le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez comme un moyen de surmonter la tentative de sécession des dirigeants catalans de l’époque – une suggestion qui a provoqué la colère de nombreux Espagnols.
Le projet de loi d’amnistie a été approuvé par 178 voix contre 172 à la chambre basse du Parlement de Madrid, qui compte 350 sièges. L’application de la loi sera décidée par les tribunaux au cas par cas.
Les opposants au projet de loi le jugent outrageusement indulgent envers ceux qui ont provoqué l’une des plus grandes crises du pays depuis la mort du général Francisco Franco en 1975.
Le Parlement catalan a déclaré l’indépendance le 27 octobre 2017, après avoir appelé à un référendum sur la sécession, mais il n’a pas réussi à obtenir le soutien international. Carles Puigdemont, l’architecte du référendum illégal, a ensuite fui l’Espagne, tout comme plusieurs autres hauts responsables catalans.
Des centaines de milliers de personnes en Catalogne sont menacées de poursuites liées au référendum ou aux manifestations, et Puigdemont et d’autres dirigeants restent à l’étranger.
Le vote a eu lieu un jour après que le président catalan Pere Aragones a convoqué des élections anticipées le 12 mai, suite à l’échec de son gouvernement minoritaire à adopter un budget pour cette riche région du nord-est de l’Espagne.
« Le 12 mai, les citoyens catalans choisiront entre la responsabilité et l’irresponsabilité », a déclaré mercredi Aragones dans un discours télévisé, accusant les partis opposés à son projet de budget d' »irresponsables ».
Les électeurs seront appelés aux urnes pour élire le nouveau parlement de la région autonome, avec ses 135 sièges en lice.
Leur décision pourrait avoir des conséquences importantes sur la politique nationale espagnole, Sanchez s’appuyant actuellement sur les partis séparatistes catalans pour approuver les lois au parlement national.
Les élections régionales devaient avoir lieu avant la fin de l’année législative en cours et étaient initialement prévues pour février 2025. Les élections régionales catalanes de 2017 ont eu lieu en décembre, tandis que celles de 2021 ont eu lieu en février.