French Finance Minister Bruno Le Maire leaves the Elysee Palace after the weekly cabinet meeting at the Elysee Palace in Paris. 20 May 2020.

Jean Delaunay

Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, démissionne

Bruno Le Maire fait ses adieux deux mois après le résultat choc des élections législatives françaises, qui a laissé un nuage d’incertitude sur l’économie du pays.

Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a démissionné de son poste et a réitéré jeudi son intention de quitter la politique.

« Mes chers amis, je m’en vais. Comme dirait Michel Sardou, je vous aime, mais je m’en vais », a déclaré M. Le Maire devant 1.200 personnes venues assister à son discours d’adieu.

Nommé ministre des Finances il y a plus de sept ans, l’homme politique des Républicains a navigué dans des eaux tumultueuses au cours de son mandat, luttant notamment contre le déficit budgétaire de la France.

En 2023, le déficit budgétaire du secteur public français s’est creusé plus que prévu par le gouvernement, affichant un manque à gagner budgétaire de 5,5 % de la production économique.

C’est nettement plus que l’objectif de 4,9% du gouvernement et cela s’explique par les faibles chiffres de croissance de la France et par la réduction des recettes fiscales.

S’exprimant plus tôt cette année, Le Maire a déclaré : « Les finances de l’État doivent être réajustées… cela demandera beaucoup de détermination, de stratégie et de sang-froid. »

L’agence de notation S&P a abaissé la note de la France fin mai en raison du déficit du pays, signalant que les obligations françaises étaient devenues plus risquées.

Il s’agit du premier déclassement de la France depuis 2013.

La stabilité budgétaire « contre la valse des impôts »

Les intentions de Le Maire de remettre sur les rails les finances de l’Etat ont néanmoins été contrariées par les récentes élections législatives françaises.

Avec 182 sièges, le Nouveau Front populaire (NFP) d’extrême gauche est arrivé en tête du scrutin. Le parti Ensemble du président centriste Emmanuel Macron et de Bruno Le Maire, qui a obtenu 168 sièges, est arrivé en deuxième position. Le Rassemblement national (Rassemblement national) et ses alliés ont quant à eux remporté 143 sièges.

Étant donné l’échec d’aucun parti à obtenir la majorité absolue, l’orientation politique de la France est incertaine.

Macron a désormais nommé le conservateur Michel Barnier comme nouveau Premier ministre du pays, bien que Barnier n’ait pas encore formé de gouvernement.

La France aura un nouveau gouvernement « la semaine prochaine », a déclaré Barnier mercredi, même si les dirigeants du NFP ont juré de ne soutenir aucun gouvernement qui ne serait pas dirigé par eux.

Dans son discours d’adieu, Le Maire a remercié les ministres qui ont travaillé à ses côtés durant son mandat de ministre des Finances.

« Contre la valse des impôts, nous avons choisi la stabilité fiscale, contre le déclassement des classes moyennes, nous avons revalorisé le travail, contre les délocalisations massives, nous avons engagé la réindustrialisation de nos régions, contre les critiques de la France, nous avons fait de la France la nation la plus attractive d’Europe », a-t-il déclaré jeudi.

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