Le lac Prespa borde la Macédoine du Nord, l’Albanie et la Grèce.
L’un des plus anciens lacs d’Europe, le lac Prespa dans les Balkans, est au bord de l’effondrement.
Chaque année, les eaux du lac diminuent davantage en raison de l’évaporation, du manque de pluie et de la surutilisation de l’eau pour l’irrigation.
D’une superficie d’environ 260 kilomètres carrés, soit plus de deux fois la taille de Paris, l’ancien lac abrite plus de 2 000 espèces de poissons, d’oiseaux, de mammifères et de plantes.
L’île est surtout connue pour sa population de pélicans frisés, une espèce menacée à l’échelle mondiale. Neuf de ses onze espèces de poissons indigènes ne se trouvent nulle part ailleurs dans le monde.
Tout cela est menacé alors que le niveau de l’eau continue de baisser, se situant désormais huit mètres plus bas qu’à la fin des années 1970.
Pour empêcher cette catastrophe naturelle de progresser davantage, les ONG des trois pays riverains du lac – l’Albanie, la Grèce et la Macédoine du Nord – se sont associées.
Ils se sont réunis la semaine dernière lors du tout premier Forum pour le développement de la région de Prespa pour appeler à une intervention urgente de leurs gouvernements.
Les efforts pour sauver le lac Prespa ont été retardés
Les espoirs ont pris de l’ampleur en 2000, lorsque les trois nations des Balkans ont mis de côté leurs divergences politiques et se sont unies pour protéger l’écosystème délicat qu’elles partagent.
Un accord politique a été signé et le parc national transfrontalier de Prespa a été créé. Mais depuis, peu de progrès ont été réalisés sur le projet.
« Les organisations non gouvernementales des trois États souhaitent lancer un appel aux institutions et aux autorités locales pour accélérer les efforts en matière de connexion institutionnelle et de concrétisation des plans d’action », explique Ljupco Krstevski, coordinateur de projet au think-tank Eurthink, l’ONG à l’origine du forum sponsorisé par l’UE.
« Beaucoup de recherches ont été faites, beaucoup de documents stratégiques ont été adoptés, mais leur mise en œuvre fait défaut », poursuit Krstevski, ajoutant qu’ils espèrent que « les trois États prendront des mesures urgentes dès que possible ».
Le lac de Constance peut-il servir de modèle pour sauver Prespa ?
Lors du récent forum, les ONG ont cherché l’inspiration auprès du seul autre lac d’Europe qui chevauche trois frontières : le lac de Constance.
Des représentants de la Fondation du lac de Constance ont présenté leur expérience en matière de gestion de l’écosystème unique partagé par l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse.
Créée en 1994 par six organisations de protection de la nature, la fondation encourage la coopération entre les trois pays dans des domaines aussi variés que la gestion des ressources, l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. Elle œuvre à la préservation de la biodiversité du lac de Constance et à la gestion des polluants tels que les microplastiques présents dans l’eau.
Le représentant de la fondation, Volker Kromrey, a conseillé aux ONG d’encourager les maires locaux à faire pression sur les politiciens municipaux pour qu’ils fassent respecter les engagements pris dans l’accord du lac Prespa.