Le journal Le Monde quitte le réseau social X

Martin Goujon

Le journal Le Monde quitte le réseau social X

Après Ouest-France en novembre, Le Monde abandonne à son tour le réseau social d’Elon Musk, a annoncé lundi le rédacteur en chef du journal.

Dans son éditorial, Jérôme Fenoglio estime que l’alliance naissante entre le président élu américain Donald Trump et les « patrons de plateformes sociales » comme Elon Musk et Mark Zuckerberg constituent une menace mondiale pour le libre accès à des informations fiables.

La décision du Monde intervient quelques heures avant que Trump ne prête serment en tant que 47e président des États-Unis, et s’inscrit dans le cadre d’un mouvement général d’institutions, allant d’organes de presse aux responsables politiques. Ce lundi 20 janvier, Le Nouvel Obs et Médiapart ont également annoncé leur départ de X.

Selon Jérôme Fenoglio, Trump est à l’avant-garde d’une bataille qui s’oppose aux faits aux mensonges. « Parce qu’il était un réseau social spécifiquement tourné vers l’actualité, Twitter, devenu X, a toujours représenté un enjeu majeur de cette bataille », écrit-il. Mais depuis que Musk a repris l’entreprise en 2022, la plateforme est devenue le prolongement de son action politique.

En raison de ce « mélange d’idéologie et de commerce », le contenu du Monde a été « invisibilisé », ce qui a conduit l’entreprise à réduire au strict minimum — un flux automatisé — ses publications sur X.

«Mais, aujourd’hui, l’intensification de l’activisme de Musk, l’officialisation de sa fonction au sein de l’appareil du pouvoir trumpiste, la levier croissant des échanges, nous conduisent à considérer que l’utilité de notre présence pèse moins que les nombreux effets de bord subis », estime Jérôme Fenoglio.

« Nous avons donc fait le choix d’interrompre le partage de nos contenus sur ce réseau, tant qu’il fonctionne de cette manière, et de recommander aux journalistes du Monde de faire de même. Nous redoublerons également de vigilance sur plusieurs autres plateformes, en particulier TikTok et celles de Meta, après les déclarations inquiétantes de Mark Zuckerberg », ajoute Jérôme Fenoglio, faisant référence au récent revirement politique du patron de Meta.

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