Ursula von der Leyen, president of the European Commission, presents the new members of her team

Jean Delaunay

Le groupe d’extrême droite ECR obtient un poste important à la Commission européenne, ce qui agite le Parlement

Les socialistes, les libéraux et les verts s’opposent à la nomination par von der Leyen de l’Italien d’extrême droite Raffaele Fitto (ECR) au poste de vice-président exécutif de la nouvelle Commission européenne.

La décision de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, de nommer l’Italien Raffaele Fitto, du parti d’extrême droite de Giorgia Meloni, comme l’un des six puissants vice-présidents exécutifs (VE), a été critiquée par les modérés qui ont soutenu sa reconduction au Parlement européen.

Ursula von der Leyen a proposé mardi à Fitto le poste de vice-présidente exécutive chargée de la cohésion et des réformes, lorsqu’elle a dévoilé sa nouvelle équipe de rêve pour les cinq prochaines années, après des semaines de négociations qui l’ont vue équilibrer le sexe, l’affiliation politique et la géographie.

Mais Iratxe Garcia, la cheffe du Parti socialiste au Parlement, a déclaré que cette nomination « ne répond pas aux exigences de notre famille politique », affirmant que le groupe des Conservateurs et réformistes européens (ECR) ne faisait pas partie de la majorité qui soutenait von der Leyen pour un autre mandat.

Ni les socialistes et démocrates ni les libéraux de l’UE ne voient la nomination de Fitto comme une « ligne rouge » pour retirer leur soutien à la commission de von der Leyen, mais Fitto aura besoin de l’approbation des députés européens pour obtenir ce poste.

« Nous avons déjà alerté sur cette décision politique d’Ursula von der Leyen. Elle l’a confirmée. Nous en prenons acte. Il est désormais temps de procéder aux auditions et nous formulerons de véritables exigences à l’égard de M. Fitto », a déclaré la députée française Valérie Hayer, cheffe de file des libéraux européens, lors d’une conférence de presse à Strasbourg.

La compétence, l’indépendance vis-à-vis des États membres et un engagement pro-européen seront trois exigences clés pour le groupe libéral de Hayer, a-t-elle déclaré.

Le groupe des Verts/ALE estime au contraire que récompenser l’extrême droite italienne avec une vice-présidence pourrait pousser la Commission encore plus à droite et a exprimé des doutes sur d’autres nominations de commissaires, notamment les candidats hongrois et autrichiens : Olivér Várhelyi et Magnus Brunner.

« Il (Várhelyi) n’a pas eu de très bons résultats lors du mandat précédent (…) et aussi, autant que je sache, il ne sait rien du bien-être et de la santé des animaux, donc dans ce sens, il y a aussi des inquiétudes », a déclaré l’eurodéputé Bas Eickhout, coprésident du groupe Verts/ALE, ajoutant qu’un conservateur autrichien en charge des migrations était également une grande préoccupation pour eux.

Le groupe de gauche a salué l’équilibre entre les sexes atteint par von der Leyen, mais pas tant le fait qu’il s’agisse de la Commission européenne la plus à droite de l’histoire et que Fitto se soit vu attribuer un poste de vice-président exécutif.

« C’est sans précédent et je pense que cela en dit long sur l’orientation politique actuelle de la Commission européenne », a déclaré l’eurodéputée française Manon Aubry, co-dirigeante du parti de gauche.

Les prochaines étapes verront le Parlement européen préparer les « auditions des commissaires », où chaque candidat devra obtenir au moins une majorité des deux tiers dans la ou les commissions compétentes du Parlement européen pour être approuvé – ce qui ne sera pas une tâche facile pour certains.

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