Giorgia Meloni a publiquement fait pression pour qu’un Italien soit promu à un poste important au sein de l’alliance, mais apparemment en vain.
Le gouvernement italien a exprimé son mécontentement face à la nomination du diplomate espagnol Javier Colomina au poste de représentant spécial de l’OTAN pour le voisinage sud, insistant sur le fait que ce poste important aurait dû être attribué à un Italien.
Dans une lettre adressée au secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, Marco Peronaci, représentant permanent de l’Italie auprès de l’OTAN, a appelé à une réévaluation des politiques de l’OTAN en Méditerranée.
L’OTAN a confirmé mardi la nomination de Colomina, mais le débat sur la personne qui devrait assumer ce rôle avait déjà fait rage lors du récent sommet de l’OTAN à Washington, où le Premier ministre italien Giorgia Meloni a souligné l’importance stratégique de la région Sud pour l’Alliance et a suggéré que le poste soit confié à un Italien.
Giangiacomo Calovini, représentant du parti de Meloni, les Frères d’Italie, au sein de la commission parlementaire des Affaires étrangères, suit de près l’affaire. Il espère que l’Italie se verra confier un rôle plus important lorsque Mark Rutte prendra ses fonctions de secrétaire général de l’OTAN à l’automne.
« Je tiens à préciser une chose », a déclaré Calovini après l’annonce de la nomination de Colomina, « lors du sommet de l’OTAN à Washington, le Premier ministre Giorgia Meloni a souligné combien la région méditerranéenne et le continent africain sont cruciaux non seulement pour l’Italie et l’UE, mais aussi pour toute l’Alliance.
« Bientôt, en octobre, Mark Rutte prendra ses fonctions de nouveau secrétaire général de l’OTAN. Il a entretenu d’excellentes relations avec Meloni. Nous espérons qu’il y aura un changement et qu’un délégué italien prendra la relève. Il est essentiel que les questions africaines et méditerranéennes occupent une place centrale.
« Si le responsable est italien, ce sera mieux pour nous, mais l’important est que la vision de Meloni soit reconnue », a-t-il ajouté.
Le ministre de la Défense Guido Crosetto et le vice-Premier ministre Antonio Tajani ont également exprimé leur déception face à la décision de Stoltenberg.
Giuseppe Provenzano, député du Parti démocrate (opposition), a déclaré que le rejet de l’OTAN prouve que la crédibilité de l’Italie sur la scène internationale est en baisse. D’autres ont averti le gouvernement italien qu’il serait peut-être imprudent de susciter la controverse sur cette question.
Roberto Arditti, analyste politique et rédacteur en chef de Formiche.net, a commenté : « Le ministre italien de la Défense s’est beaucoup plaint de cette nomination et du fait qu’un Espagnol et non un Italien ait été choisi pour cette partie de la région méditerranéenne, mais c’est un choix qui devra être confirmé par le nouveau secrétaire général entrant, Mark Rutte.
« L’OTAN est moins sensible à la politique, contrairement à ce que suggère le débat public ici en Italie. L’OTAN attache de l’importance aux investissements, à la disponibilité de la main-d’œuvre, des ressources et du savoir-faire. Je pense que l’Italie doit faire davantage dans ce domaine. »
Pour l’instant, il est trop tôt pour dire si le gouvernement italien finira par en payer le prix en étant davantage isolé au niveau mondial.
Mais la présence du pays sur le flanc sud est considérée comme cruciale par le gouvernement de Meloni pour renforcer ses politiques migratoires et son rôle stratégique sur le continent africain.
