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Jean Delaunay

Le commerce de détail de la zone euro affiche une croissance timide après une précédente baisse en octobre

Le dernier trimestre de l’année dernière a été décevant pour les détaillants de la zone euro, avec peu de répit prévu pour 2025.

Le volume désaisonnalisé du commerce de détail a augmenté de 0,1% dans la zone euro en novembre 2024 par rapport au mois précédent.

C’est ce qui ressort des données publiées jeudi par Eurostat, qui font suite aux chiffres de -0,3 en octobre et de 0,5% en septembre.

Dans l’Union européenne, le volume du commerce de détail a augmenté de 0,2%, après -0,1% en octobre et 0,4% en septembre.

« Les ventes totales restent bien en deçà de leur pic de novembre 2021 et de leur tendance pré-pandémique », a déclaré Andrew Kenningham, économiste en chef pour l’Europe chez Capital Economics, signalant que « la reprise après la pandémie a été décevante ».

En partie à cause des perturbations de la chaîne d’approvisionnement liées au Covid et à la guerre en Ukraine, la zone euro a connu un pic d’inflation en 2022.

Alors que la hausse des prix s’essouffle et que la BCE s’engage sur la voie d’une baisse des taux, le commerce de détail dans la zone euro continue de souffrir du durcissement des conditions budgétaires.

Le commerce de détail est robuste à Chypre et en Bulgarie

La hausse de 0,1 % enregistrée en novembre a été due à l’augmentation du commerce des carburants automobiles (0,8 %) et à la hausse des ventes d’aliments, de boissons et de tabac (0,1 %).

Le commerce des produits non alimentaires, hors carburants automobiles, a diminué de 0,6% d’un mois à l’autre.

En comparant les États membres disposant de données disponibles, les augmentations mensuelles les plus élevées du volume total du commerce de détail ont été enregistrées à Chypre (2,3%), en Bulgarie (1,3%), au Danemark et en Lettonie (tous deux 1,1%).

Les baisses les plus importantes ont été observées en Belgique (-2,4%), en Allemagne et en Espagne (-0,6% chacune), ainsi qu’en Pologne et en Finlande (-0,2% toutes deux).

La France a enregistré une hausse mensuelle de 0,3%.

Prévisions pour l’année à venir

À l’horizon 2025, Andrew Kenningham a noté que « la hausse des revenus réels, la modeste croissance de l’emploi et la baisse des taux d’intérêt devraient soutenir la consommation ».

Il a toutefois noté qu’une modeste reprise était plus probable qu’un fort rebond, car les revenus réels devraient croître à un rythme plus lent l’année prochaine.

En raison de la croissance des revenus réels observée en 2024, Peter Vanden Houte, économiste en chef chez ING Belgique, a déclaré à L’Observatoire de l’Europe que « la faiblesse des ventes au détail de novembre est davantage due à une moindre volonté de dépenser qu’à un manque de pouvoir d’achat ».

« L’une des causes de la baisse de confiance des consommateurs est l’anticipation d’un chômage plus élevé. Cela a probablement déclenché une augmentation de l’épargne de précaution », a-t-il expliqué.

Une accélération significative du commerce de détail avant le second semestre 2025 est improbable, a ajouté Vanden Houte.

« Pour les mois à venir, il y a encore beaucoup d’incertitudes liées au nouveau président américain, mais aussi à la situation politique plutôt difficile en France et en Allemagne », a-t-il déclaré.

« En outre, la crainte d’une hausse du chômage ne va pas disparaître à court terme, car de nombreuses entreprises européennes, notamment dans le secteur manufacturier, annoncent des restructurations et des licenciements. »

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