La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a rencontré le président égyptien Abdel-Fattah el-Sissi au Caire pour des entretiens sur le conflit.
Elle a ensuite déclaré que l’UE était opposée au « déplacement forcé » des Palestiniens dans la bande de Gaza par Israël.
Von der Leyen s’est également rendu samedi à l’aéroport Al-Arish du Sinaï, où l’aide internationale s’accumule depuis des semaines, puis au poste frontière de Rafah avec Gaza.
Seuls les binationaux et quelques Palestiniens gravement malades ou blessés ont été autorisés à fuir Gaza via Rafah.
Contrairement à de nombreuses autres guerres, les réfugiés potentiels n’ont pas pu fuir vers la sécurité car tous les points de passage de Gaza leur sont fermés.
L’Égypte ne veut pas qu’un flot de réfugiés quitte Gaza par Rafah, et Israël contrôle tous les autres postes frontières de la bande de Gaza, qui sont désormais tous fermés.
El-Sissi a déclaré en octobre qu’Israël voulait forcer une expulsion permanente des Palestiniens vers l’Égypte et la Jordanie et ainsi annuler les demandes palestiniennes de création d’un État. Il a déclaré qu’un exode massif risquerait d’amener des militants vers la péninsule égyptienne du Sinaï, d’où ils pourraient lancer des attaques contre Israël, mettant ainsi en danger le traité de paix entre les deux pays, vieux de 40 ans.
Une histoire de déplacement
Le déplacement a été un thème majeur de l’histoire palestinienne. Lors de la guerre de 1948 autour de la création d’Israël, environ 700 000 Palestiniens ont été expulsés ou ont fui ce qui est aujourd’hui Israël. Les Palestiniens appellent cet événement la Nakba, mot arabe signifiant « catastrophe ».
Lors de la guerre au Moyen-Orient de 1967, lorsqu’Israël s’est emparé de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, 300 000 Palestiniens supplémentaires ont fui, pour la plupart vers la Jordanie.
Les réfugiés et leurs descendants sont désormais près de six millions, la plupart vivant dans des camps et des communautés en Cisjordanie, à Gaza, au Liban, en Syrie et en Jordanie. La diaspora s’est encore étendue, de nombreux réfugiés construisant leur vie dans les pays arabes du Golfe ou en Occident.
Après l’arrêt des combats lors de la guerre de 1948, Israël a refusé de permettre aux réfugiés de rentrer chez eux. Depuis lors, Israël a rejeté les demandes palestiniennes de retour des réfugiés dans le cadre d’un accord de paix, arguant que cela menacerait la majorité juive du pays.