La décision de suspendre le réseau financé par le Qatar intervient après qu’Israël a fermé deux de ses bureaux, affirmant qu’il était un « porte-parole du Hamas ».
L’Autorité palestinienne (AP) a suspendu Al Jazeera de ses activités en Cisjordanie occupée, des mois après qu’Israël a fermé son bureau à Ramallah pour des raisons de sécurité nationale.
La décision de geler les activités de la chaîne mercredi a été prise en raison de « documents incitatifs », selon l’agence de presse palestinienne Wafa.
L’AP, qui contrôle le territoire palestinien en Cisjordanie, a également reproché à la chaîne des « reportages trompeurs et attisant les conflits ».
L’Autorité palestinienne avait déjà interdit à Al Jazeera d’effectuer des reportages à Jénine, un gouvernorat du nord de la Cisjordanie où les forces de sécurité palestiniennes ont récemment combattu avec des groupes armés palestiniens liés au Hamas.
En réponse à la suspension plus large de la Cisjordanie, Al Jazeera a accusé l’AP de « tentative de cacher la vérité sur les événements dans les territoires occupés, en particulier sur ce qui se passe à Jénine et dans ses camps ».
Dans un communiqué publié jeudi, Al Jazeera s’est dite « choquée par cette décision », qu’elle a exhorté l’Autorité palestinienne à revenir sur elle.
Al Jazeera a ajouté que l’AP était « entièrement responsable de la sûreté et de la sécurité » de son personnel en Cisjordanie.
On ne sait pas encore combien de temps durera cette interdiction.
Le dernier coup porté à Al Jazeera survient quelques mois seulement après que les troupes israéliennes ont attaqué ses bureaux en Cisjordanie, saisi du matériel et ordonné la fermeture de son bureau.
Le raid de septembre à Ramallah, une ville palestinienne de Cisjordanie, faisait suite à la décision israélienne en mai d’interdire à Al Jazeera de travailler dans le pays.
Le ministre israélien de la Communication, Shlomo Karhi, a qualifié la chaîne de « porte-parole du Hamas et du Hezbollah », une accusation fermement démentie par la chaîne.
Les relations d’Al Jazeera avec les autorités israéliennes se sont tendues après la mort de sa journaliste, Shireen Abu Akleh, à Jénine en mai 2022. L’armée israélienne a admis qu’il y avait une « forte possibilité » qu’elle ait été tuée par l’un de ses soldats.
Le réseau continue de rendre compte de la situation à Gaza, où plus de 45 000 Palestiniens ont été tués par Israël depuis qu’il a déclaré la guerre au Hamas après les attentats meurtriers du 7 octobre.
Au cours des 15 derniers mois, les tensions se sont accrues en Cisjordanie entre colons israéliens et Palestiniens.
