En juillet, la Commission européenne a lancé des procédures d’infraction contre six pays pour non-application de la loi sur les services numériques, bien que la loi soit devenue applicable à toutes les plateformes en ligne en février.
L’Autorité néerlandaise de la consommation et du marché (ACM) a reçu quelque 171 plaintes concernant des violations potentielles par des plateformes en ligne de la loi sur les services numériques (DSA), mais elle n’a toujours pas le pouvoir légal d’agir sur ces plaintes, a déclaré le ministre de l’Économie du pays dans une lettre adressée au Parlement hier (23 septembre).
L’ACM, à qui l’on a provisoirement attribué le rôle de coordinateur des services numériques néerlandais (DSC) jusqu’à ce que la loi d’application soit approuvée par le parlement national, a déclaré que les entreprises et les particuliers peuvent déjà signaler d’éventuelles violations car le DSA est devenu pleinement applicable à toutes les plateformes en février de cette année.
« Au 1er septembre, l’ACM avait reçu 171 signalements de ce type : 100 d’entre eux concernent des services établis dans d’autres États membres de l’UE. Si les plaignants y consentent, l’ACM les transmettra aux autorités de contrôle compétentes d’autres États membres », a écrit le ministre Dirk Beljaarts.
« Quelque 71 pistes concernaient des services établis aux Pays-Bas. L’ACM les examinera et prendra des mesures efficaces une fois qu’elle sera pleinement autorisée à exercer une surveillance », ajoute-t-il.
La DSA vise à donner plus de pouvoir aux utilisateurs en ligne en obligeant les plateformes à évaluer et à atténuer leurs risques systémiques et à fournir des outils de modération de contenu. Entre autres choses, les entreprises sont obligées, en vertu des règles, de produire des rapports de transparence et de mettre en place des référentiels publicitaires.
Les Pays-Bas font partie des six pays mis en demeure en juillet par la Commission européenne pour non-application de la DSA, soit en ne désignant pas d’autorité de régulation, soit en ne lui accordant pas encore les pouvoirs nécessaires.
Les États membres avaient jusqu’au 17 février pour désigner les autorités chargées de superviser les plateformes en ligne sur leur territoire, qui sont censées être le premier point de contact pour les particuliers et les entreprises pour résoudre les plaintes liées à la DSA.
Dans sa lettre, Beljaarts a indiqué que la loi d’application se trouvait à un stade avancé d’avancement au Parlement. L’Observatoire de l’Europe croit comprendre que l’ACM pourrait ne pas se voir accorder toutes ses compétences avant la fin de cette année.
La Belgique est confrontée à un problème similaire, puisque la nomination officielle du régulateur des télécommunications IBPT comme DSC du pays a été suspendue en raison d’un retard dans le processus de formation du nouveau gouvernement.
La Commission supervise les plus grandes plateformes en ligne et les plus grands moteurs de recherche dans le cadre de la DSA. Pour ces entreprises, dont Meta, Amazon, Google et TikTok, la loi a commencé à s’appliquer en août de l’année dernière. L’exécutif européen a déclaré que d’autres enquêtes pour non-conformité devraient bientôt être menées à bien. Celles-ci s’ajouteront aux enquêtes en cours sur Facebook et Instagram de Meta, AliExpress, TikTok et X.