Malgré la situation politique dramatique, des milliers de musiciens et mélomanes se sont rassemblés à Erevan pour le septième Festival international de musique « Arménie ». L’événement met en valeur le patrimoine musical de l’Arménie, ainsi que ses talents actuels.
L’Arménie, le plus ancien État chrétien du monde, est un carrefour de civilisations et d’influences dans le Caucase du Sud, aux frontières de l’Europe et de la Perse, coincé entre les sphères russophone et turcophone.
Présenter les nouveaux talents arméniens au monde
La culture, et la musique en particulier, est au cœur de l’identité arménienne, ce qui a conduit Alexandre Yesayan à devenir l’un des principaux mécènes du Festival international de musique « Arménie », qui se tient depuis 7 ans à Erevan, la capitale arménienne. .
« Je pense que la culture a joué un rôle important au cours des siècles de notre histoire et un rôle vital également dans la promotion de la culture arménienne et de l’Arménie en tant que nation dans le monde.« , réfléchit le jeune homme d’affaires. « Il existe d’innombrables opportunités pour un petit pays comme l’Arménie, avec une population de seulement trois millions d’habitants, de mettre en valeur son patrimoine, son histoire et sa culture d’aujourd’hui et de demain, et de présenter ses nouveaux talents au monde..
Séduiser un jeune public
Le chef d’orchestre Sergey Smbatyan est le fondateur et directeur artistique de l’Orchestre Symphonique d’État Arménien, issu de l’Orchestre Symphonique de la Jeunesse d’État.
Il a depuis créé le Festival international de musique « Arménie »qui propose pendant un mois au début de l’automne une programmation de concerts mêlant musiques arméniennes et du monde, classiques et contemporaines.
» C’est un orchestre jeune, avec une vision très vieillotte de ce qu’est « être célèbre » et figurer sur la liste des grands orchestres.« , explique le chef d’orchestre. « Mais il a aussi un programme très créatif et le sentiment qu’aujourd’hui, il est important de représenter et de trouver la bonne manière de diffuser la musique, mais aussi de faire en sorte que la magie opère auprès du jeune public... »
Cette année, les bénéfices des concerts du festival seront destinés à venir en aide aux personnes déplacées du Haut-Karabagh qui ont été contraintes de quitter leur pays.
Culture et musique : fondements du patrimoine arménien
Pour les Arméniens, la culture et la musique font partie des pierres angulaires de leur identité.
« Nous avons une tradition folklorique très riche et la plupart des compositeurs classiques arméniens ont utilisé de la musique folklorique, des mélodies, des rythmes et des harmonies dans leurs pièces classiques.« , explique Arevik Galyan, violoncelliste de l’orchestre. « En conséquence, la musique classique arménienne est devenue une sorte de mélange de musique folklorique et de traditions classiques.« .
« Les Arméniens sont très passionnés par leur culture et leur musique, et cet orchestre en est en fait un excellent exemple car, dans un pays avec une base financière si réduite, cet orchestre est devenu un orchestre professionnel à plein temps, au 21ème siècle.« , souligne la hautboise Martine Varnik. « Il existe très peu de pays dans le monde où une telle situation se produit. Cela en dit long sur le dévouement de l’Arménie à la musique.« .
Pour clôturer le festival, l’orchestre a joué « Symphonic Adiemus » de Karl Jenkins, un compositeur gallois contemporain venu à Erevan il y a 4 ans pour diriger sa propre pièce.
Le « Festival international de musique d’Arménie et son orchestre symphonique occupent désormais une place reconnue sur la carte des festivals internationaux de musique classique. À sa 7e édition, l’événement émergent a accueilli des milliers de mélomanes et de musiciens. L’excellence est à l’ordre du jour, et loin d’être futile, cet événement majeur pour l’Arménie démontre non seulement la solidarité mais aussi la continuité et l’importance de la culture pour tout un peuple et une nation.