Port Mukran in northern Germany which is reportedly planning to building a terminal for LNG

Jean Delaunay

L’Allemagne met en garde les ports contre l’acceptation de livraisons de gaz russe

Le ministère allemand de l’Économie a averti le terminal de Deutsche Energy d’une livraison prévue qui devrait arriver à l’installation de Brunsbüttel, selon un rapport.

Le ministère a demandé à Deutsche Energy Terminal de n’accepter aucune expédition de GNL russe après avoir été averti d’une expédition prévue, selon un article du Financial Times.

La cargaison devait arriver aux installations de Brunsbüttel du Deutsche Energy Terminal, mais il a été demandé à la société de ne pas accepter de livraisons jusqu’à nouvel ordre.

L’Allemagne a révélé que cette décision avait été prise pour protéger les intérêts publics, d’autant plus que la guerre entre la Russie et l’Ukraine se poursuit.

Même si le pays était avant la guerre le plus grand importateur européen de gaz russe – notamment via des gazoducs –, l’Allemagne a pris des mesures pour réduire sa dépendance à l’égard de la Russie. Cela passe principalement par la création de terminaux GNL, qui permettraient aux expéditions de gaz d’atteindre l’Allemagne par voie maritime.

Selon le ministère, ces efforts seraient vains si les ports étaient encore en mesure de recevoir des cargaisons de gaz russe.

Le GNL devrait connaître un essor dans les mois à venir, alors que l’UE envisage d’en importer davantage des États-Unis, afin de se sevrer davantage du GNL russe.

L’UE continue d’importer du GNL russe malgré les critiques

Malgré ses sanctions contre la Russie pour l’invasion de l’Ukraine, l’UE a continué d’importer du GNL russe. Selon le Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur, environ 20 % du gaz naturel total de l’UE au premier semestre de cette année provenait de Russie. Il s’agit d’une hausse de 4 % par rapport à la même période l’année dernière.

Une grande partie du gaz est blanchie via des pays tiers tels que la Turquie et l’Azerbaïdjan. Cela s’explique principalement par le fait qu’une partie importante des infrastructures gazières critiques dans des pays comme l’Azerbaïdjan appartient à des sociétés énergétiques russes, dont Lukoil, qui fait déjà face à des sanctions américaines.

Bien que le GNL russe ait déjà été interdit par le Royaume-Uni, d’autres pays européens comme l’Espagne, la France et la Belgique continuent d’en importer, principalement en raison de contrats à long terme difficiles à rompre.

L’Allemagne a également cessé d’importer directement du GNL de Russie depuis la guerre, même si elle reçoit toujours indirectement du GNL russe via la France.

L’UE a déjà fait l’objet de vives critiques pour sa mauvaise mise en œuvre des sanctions russes, malgré le déploiement récent du 14e paquet de mesures contre le pétrole russe, mis en œuvre en juin 2024.

Un certain nombre d’entreprises et de particuliers russes ont contourné ces sanctions, principalement en utilisant des pays tiers tels que la Turquie, le Kazakhstan, les Émirats arabes unis et le Kirghizistan pour créer des sociétés écrans par l’intermédiaire desquelles les transactions sont conclues.

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