La zone euro renoue avec la croissance au deuxième trimestre alors que l'inflation recule

Jean Delaunay

La zone euro renoue avec la croissance au deuxième trimestre alors que l’inflation recule

L’activité a progressé de 0,3 % entre avril et juin, tandis que les prix ont augmenté de 5,3 % en juillet.

L’économie européenne a connu une croissance modeste après des mois de stagnation. Au cours du deuxième trimestre 2023, entre avril et juin, les pays à monnaie euro ont enregistré une croissance de 0,3%, comme l’a rapporté lundi l’agence de statistiques de l’UE Eurostat.

Bien qu’il s’agisse d’un léger gain par rapport au premier trimestre où la croissance était nulle, il ne progresse toujours pas au rythme d’avant la crise énergétique et l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie.

Les prévisions des derniers mois anticipaient une amélioration de la conjoncture, suggérant que l’économie européenne accélérerait un peu plus au printemps.

Les chiffres sont conformes à l’estimation de juin de la Banque centrale européenne (BCE).

L’incertitude sur les estimations de la BCE s’est dissipée ces derniers jours avec la publication des instituts nationaux de statistiques des quatre grandes économies de la zone euro.

l’Espagne a progressé de 0,4 % ; France, de 0,5 % ; L’Allemagne est sortie de récession absolument stagnante (0%) et seule l’Italie a quelque peu reculé, -0,3%.

Les deux principaux moteurs étaient la France et l’Espagne. Le chiffre français a été augmenté par la livraison d’un très gros article manufacturé : un bateau de croisière. Cette bizarrerie statistique a flatté la croissance française mais n’a pas fait grand-chose pour masquer la faiblesse de la demande de biens dans la deuxième économie de la zone euro.

La croissance de 3,3 % de l’Irlande, la plus élevée de la zone euro, a également faussé le tableau d’ensemble.

Les chiffres de croissance de l’île d’Émeraude montrent souvent de grandes fluctuations en raison des grandes entreprises internationales qui y installent leur siège social, y compris des géants de la technologie comme Meta, Google et Apple.

Sans l’Irlande, la croissance de la zone euro n’aurait été que de 0,1%, a déclaré Franziska Palmas, économiste senior Europe chez Capital Economics, à AP.

L’inflation toujours à des niveaux élevés

L’inflation dans la zone euro, quant à elle, a poursuivi sa baisse progressive, revenant à 5,3 % en juillet contre 5,5 % en juin. Des chiffres encore loin de l’objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne (BCE).

La BCE n’a pas encore décidé si elle va continuer à augmenter les taux d’intérêt.

Christine Lagarde, présidente de l’institution, a déclaré dans le journal français Le Figaro qu' »en septembre, il pourrait y avoir une nouvelle hausse des taux d’intérêt ou, peut-être, une pause ».

Bien que l’outil soit utilisé pour lutter contre l’inflation, il rend plus coûteux pour les ménages et les entreprises d’emprunter, d’investir et de dépenser.

L’Europe est toujours aux prises avec les contrecoups de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, notamment Moscou coupant la majeure partie de son gaz naturel au continent, ce qui a fortement augmenté les prix du carburant et de l’électricité qu’il produit.

Le pire de la flambée des prix est passé, mais les coûts sont toujours plus élevés qu’avant le début de la guerre. L’énergie s’est estompée en tant que principal moteur de l’inflation, mais les hausses de prix frappent les Européens lorsqu’ils achètent des produits d’épicerie, des vêtements et plus encore.

Les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 10,8 % en juillet par rapport à l’année précédente, une amélioration par rapport à juin et aux mois précédents, mais qui reste un fardeau pour les ménages européens.

L’énergie, quant à elle, a continué de baisser, reculant de 6,1 %. En excluant les prix volatils des aliments et de l’énergie, l’inflation sous-jacente s’est maintenue à 5,5 % – un indicateur clé qui n’a pas baissé autant que le souhaitaient les banquiers centraux.

Cependant, la seconde moitié de l’année pourrait apporter des nuages ​​sombres dans la zone euro. Selon les dernières études, l’Allemagne tarde à décoller et les indicateurs avancés, dont beaucoup sont des enquêtes, pointent vers un affaiblissement.

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