Le gouvernement slovène a déclaré que les contrôles devraient durer au moins 10 jours.
Ljubljana a officiellement introduit samedi des contrôles aux frontières avec ses voisins hongrois et croates, à la suite d’une mesure similaire prise par l’Italie en raison d’une recrudescence de violences au Moyen-Orient.
Le gouvernement d’extrême droite italien a également suspendu pour 10 jours un accord d’ouverture des frontières avec la Slovénie, à compter de samedi.
Cette annonce reflète les préoccupations croissantes en matière de sécurité en Europe en raison de la guerre entre Israël et le groupe militant Hamas. Jeudi, les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne ont débattu de la manière de gérer l’impact de la guerre sur le bloc de 27 pays après une attaque à la bombe incendiaire contre une synagogue de Berlin et des meurtres séparés en Belgique et en France par des extrémistes islamistes présumés.
Sécuriser l’espace Schengen
La commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, a déclaré à Luxembourg que la Commission étudiait la question des contrôles aux frontières intérieures, qu’elle a décrit comme l’un des défis de l’espace Schengen.
« Même s’ils sont justifiés par des raisons graves, comme la sécurité intérieure ou le franchissement illégal des frontières, les contrôles aux frontières intérieures entravent également la libre circulation », a déclaré Johansson. « Nous devons l’éviter. »
Le tireur de l’attaque belge, un ressortissant tunisien, s’était vu refuser le permis de séjour dans quatre pays européens et a reçu un arrêté d’expulsion de Belgique en 2021, mais a disparu de la vue. Ce n’est qu’après avoir tué deux Suédois mardi que les autorités ont pu le retrouver. Il a été abattu par la police alors qu’ils tentaient de l’arrêter.
Le ministre slovène de l’Intérieur, Boštjan Poklukar, a présenté les détails lors de la réunion de l’UE à Luxembourg. Il a déclaré que les autorités devraient mettre en place des points de contrôle spéciaux pour les citoyens de l’UE et les résidents locaux vivant dans la zone frontalière.
La Slovénie, l’Italie, la Croatie et la Hongrie font tous partie des 27 pays appartenant à l’espace Schengen, la plus grande zone de libre circulation au monde. Les pays Schengen peuvent réintroduire temporairement les contrôles aux frontières « en cas de menace grave pour l’ordre public ou la sécurité intérieure ».
La Croatie et la Hongrie réagissent
Péter Szijjártó, ministre des Affaires étrangères du gouvernement hongrois résolument anti-immigration, a attribué la décision de la Slovénie aux politiques d’immigration de l’UE qui, selon lui, mettaient en danger à la fois la sécurité physique et la prospérité économique des pays européens.
« L’économie européenne souffre du fait que les contrôles aux frontières au sein de l’espace Schengen entravent et ralentissent le commerce et les opérations transfrontalières des entreprises », a écrit Szijjártó sur Facebook. « Si Bruxelles ne change pas sa politique migratoire, nous pourrions nous retrouver là où nous ne voulons pas être : dans une époque d’Europe déchirée par de vieilles frontières. »
A Zagreb, le Premier ministre croate Andrej Plenković a exprimé l’espoir que la décision soit temporaire. De telles mesures ne sont pas nouvelles, a ajouté Plenković, et sont le résultat de « l’augmentation des mouvements migratoires et (ou) de la menace terroriste ».
« Cela doit rester une exception », a déclaré Plenković.
Le gouvernement italien de droite a déclaré mercredi que les autorités de la région frontalière nord-est du Frioul-Vénétie Julienne avaient identifié jusqu’à présent cette année 16 000 personnes entrées illégalement en Italie par la frontière slovène.
Parmi les autres pays qui introduisent des contrôles aux frontières au sein de l’espace Schengen européen figurent le Danemark et la Suède, tandis que la France a l’intention de maintenir les contrôles en place au moins jusqu’en mai 2024.
