Attal conduit la métro

Martin Goujon

La semaine de tous les dangers

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Playbook Paris

Par ELISA BERTHOLOMEY

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QUESTION POUR UN CHAMPION. Top, je suis un président nettement moins présent sur la scène nationale depuis quelques mois, j’essaye de montrer aux Français que je ne fais pas qu’inaugurer les chrysanthèmes, je tente ces jours-ci de rajeunir ma façon de communiquer sur les réseaux sociaux et poste des vidéos en format “POV” pour expliquer ma visite en Argentine ou ambiancées par une version revisitée de La Carioca avant mon arrivée au Brésil, je suis, je suis… ?

Emmanuel Macron bien sûr. Votre infolettre n’a pu s’empêcher de repérer quelques menus ajustements dans la communication du président sur les réseaux sociaux. Tenterait-il de changer son image ? RAS, nous assure l’Elysée, qui juge simplement qu’il faut s’adapter à son public.

Samba ! Playbook a bien quelques suggestions pour les prochaines vidéos présidentielles relatives au G20 à Rio de Janeiro (dont on vous parle plus bas). Bon réveil — en fanfare — à toutes et tous, nous sommes lundi 18 novembre 2024.

MOBILISATIONS

COQUETEL EXPLOSIF. Entre la mobilisation des agriculteurs (qui a commencé dès hier soir en Ile-de-France), la grève à la SNCF jeudi et le congrès de l’Association des Maires de France où les élus risquent de se montrer un poil ronchon, votre infolettre n’est pas loin de penser que le gouvernement entame là sa semaine la plus compliquée depuis sa nomination. “On n’est pas dans une ambiance folle”, euphémisait d’ailleurs un conseiller gouvernemental joint dans la soirée. Voyez plutôt.

**Un message de Facebook: Arrêtez les escrocs: signalez les offres suspectes. Si cela semble trop beau pour être vrai, c’est probablement le cas. Examinez les offres et attendez si quelque chose vous semble suspect. Signalez et identifiez les escroqueries potentielles et contribuez à empêcher la diffusion de contenus non vérifiés ou douteux. En savoir plus.**

AGRI GRUMPY. Ils ont fixé la date de début (aujourd’hui donc) et déjà, la date de fin de leur mouvement : “mi-décembre au plus tard”, pour ne pas “gâcher” les fêtes de fin d’année, selon Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA. La mobilisation des agriculteurs est surveillée comme le lait sur le feu par un gouvernement qui, même s’il n’était pas en place à l’époque, a encore bien en tête la crise agricole du début d’année.

La bonne nouvelle ? “Ça va démarrer gentiment mais ça ne sera pas ultra violent”, anticipait un bon connaisseur du sujet contacté par Playbook hier, car “les revendications sont gentillettes”. La mauvaise nouvelle, selon le même ? “Si le Mercosur est signé, la base ne le supportera pas et ça va déborder”.

Mémo Mercosur : la Commission européenne pousse pour signer cet accord de libre-échange entre l’Union européenne et cinq pays d’Amérique latine d’ici la fin de l’année. La France refuse en l’état de soutenir ce texte, et demande qu’il soit renégocié en incluant notamment des “clauses miroir” qui visent à imposer des normes identiques sur les produits échangés de part et d’autre de l’Atlantique.

Je vous ai compris. Afin d’éviter ces éventuels débordements, Bruno Retailleau a posé un cadre à la mobilisation et fixé des règles (détaillées par Dimanchissime ici). De leur côté, les deux têtes de l’exécutif ont pris la parole publiquement pour afficher leur soutien aux agriculteurs français. “Nous allons continuer de nous opposer” au Mercosur, a affirmé Emmanuel Macron depuis Buenos Aires hier. Et Michel Barnier a dénoncé , à l’occasion d’un entretien jeudi avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, “l’impact désastreux (que le Mercosur) aurait sur des filières entières, notamment de l’agriculture et de l’élevage”.

Dans leur besace. En parallèle, Annie Genevard s’active pour mettre en œuvre les mesures de soutien aux agriculteurs décidées en début d’année par le gouvernement Attal. Hasard (ou non) du calendrier, la ministre de l’Agriculture a annoncé vendredi le lancement d’un dispositif de soutien pour les agriculteurs ayant des difficultés de trésorerie. Quant à la très attendue loi de programmation agricole, mise sur pause en raison de la dissolution, son examen reprendra au Sénat mi-janvier.

Michel Barnier, en “lien constant” avec la ministre d’après Matignon, suit quant à lui avec “attention” le déroulé des événements. “Son parcours d’ancien ministre de l’Agriculture et ex-commissaire européen plaide pour lui”, insistait l’un de ses conseillers ce dimanche.

EN TRAIN DE NÉGOCIER. Autre mobilisation qui sera regardée cette semaine : la grève à la SNCF jeudi. Contrairement au dossier agricole, le gouvernement n’a pour l’instant pas spécialement l’intention de s’impliquer. “C’est une situation qui est propre à une entreprise. Le dialogue social doit se poursuivre”, se bornait à indiquer l’entourage du Premier ministre hier soir.

LA MAIRE DES BATAILLES. Michel Barnier devrait en revanche passer un peu plus de temps aux petits soins des élus locaux cette semaine (il reçoit d’ailleurs certains présidents d’associations à Matignon aujourd’hui). Là aussi, le gouvernement a tout mis en œuvre pour pommader des élus échaudés — le gouvernement leur demande cinq milliards d’économies en 2025.

Une première couche est passée par Catherine Vautrin dans Le Figaro ce matin. Pour calmer les représentants de collectivités en colère d’être accusés d’avoir laissé s’envoler leurs dépenses, la ministre affirme “haut et fort” qu’ils “ne sont pas responsables de la situation budgétaire du pays”.

Bras de fer. Alors que le budget pour 2025 va être examiné dans l’hémicycle du Sénat à partir de la semaine prochaine, le gouvernement a bien noté le léger coup de pression mis par deux éminents sénateurs hier : le président du Sénat Gérard Larcher (dans Le JDD) et son allié centriste Hervé Marseille (sur France 3) déclarent vouloir limiter l’effort d’économies des collectivités à deux milliards d’euros. “La ministre a bon espoir d’atterrir sur un équilibre budgétaire cohérent”, indiquait peu après l’un de ses conseillers à votre infolettre.

Toujours dans Le Figaro, Vautrin annonce la reprise de l’examen d’une proposition de loi sur le statut de l’élu, en janvier prochain, au Sénat — une revendication des maires. Et termine sa séance de papouilles ainsi : “Ce gouvernement est un allié des maires, mais il a surtout besoin d’eux”.

Une deuxième couche de pommade est prévue jeudi à l’occasion de la visite de Michel Barnier au congrès de l’Association des Maires de France. Après les Assises des Départements de France vendredi — où il a annoncé une réduction “très significative” des économies demandées aux départements —, le PM se sait attendu au tournant. “Mon sentiment, c’est qu’il y va passer beaucoup de temps, en mode ambiance Salon de l’Agriculture”, se délectait par avance un spécialiste de la question.

HANDICAP

LUI PRÉSIDENT. “Dès 2024, les fauteuils roulants seront intégralement remboursés”, s’était engagé Emmanuel Macron le 26 avril 2023 à l’occasion de la conférence nationale du handicap — une mesure que Gabriel Attal, alors Premier ministre, avait repris dans son discours de politique générale. Mais l’année 2024 approche doucement de son terme et la promesse présidentielle n’a toujours point vu le jour.

Ce qui coince. Les négociations sont âpres entre le gouvernement, la direction de la Sécurité sociale, les fabricants, les distributeurs et les associations. Au cœur des difficultés : la mise en place d’un prix limite de vente. Et, forcément, l’état actuel des finances publiques.

Lassé d’attendre, le député Génération.s Sébastien Peytavie a poussé pour que sa proposition de loi transpartisane sur le remboursement intégral des fauteuils roulants par l’Assurance maladie soit inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée par la Conférence des présidents. C’est chose faite : ce sera le 3 décembre au matin. Le rapporteur — ce sera lui, sauf surprise — sera officiellement désigné mardi et les auditions auront lieu mercredi après-midi et jeudi.

Incessamment sous peu. La ministre Charlotte Parmentier-Lecocq, qui a repris le dossier, assurait début novembre à L’Observatoire de l’Europe que cela restait “une priorité” : “Mon objectif est de prendre une décision sur le scénario retenu sur les modalités de financement avant la fin de l’année”. Même son de cloche à Matignon, où l’on dit vouloir “aboutir prochainement”. Ma collègue Anne-Charlotte Dusseaulx vous en dit plus dans cet article (pour nos abonnés pro).

SOMMET DU G20

SI TU VAS À RIO. Le sommet du G20 s’ouvre aujourd’hui à Rio de Janeiro. Les dirigeants des 19 plus grosses puissances mondiales et deux organismes internationaux sont attendus jusqu’à demain dans la ville du carnaval pour discuter du changement climatique, de la lutte contre la famine et des conflits en cours, comme la guerre en Ukraine.

Ça vient de tomber. A ce propos, Joe Biden vient d’autoriser Kiev à utiliser des missiles longue portée en Russie. C’est dans Brussels Playbook.

N’oublie pas de signer là-haut. Si Donald Trump, le président réélu des Etats-Unis, ne sera pas présent, son influence se fait sentir dans les négociations du G20, m’écrit ma collègue Clea Caulcutt depuis le Brésil. Le président argentin Javier Milei, grand admirateur de Trump (il était d’ailleurs le premier dirigeant à lui rendre visite dans sa résidence de Floride après son élection) a l’intention de faire capoter les tractations et d’empêcher la signature d’une déclaration commune entre Etats. La semaine dernière déjà, l’Argentine s’était retirée de la COP 29.

Mejores amigos. C’est donc pour tenter de “raccrocher” le président argentin “aux priorités du G20” et de convaincre “l’Argentine de contribuer au consensus international”, d’après l’Elysée, qu’Emmanuel Macron a fait un crochet par Buenos Aires avant de se rendre à Rio.

Sans eux. Au cœur des échanges — outre la coopération entre les deux pays — le traité du Mercosur, que Macron comme Milei refusent de signer en l’état. Le PR l’a réaffirmé, juste avant de s’envoler pour Rio : “La France s’oppose à cet accord. Et je vais vous dire : le président Milei m’a dit lui-même qu’il n’était pas satisfait de cet accord”.

L’ombre de la mèche. Le retour de Trump à la Maison Blanche fait craindre une plus grande paralysie au sein du G20, où les discussions étaient déjà difficiles avant que la Russie n’envahisse l’Ukraine. Selon un diplomate européen, le forum du G20 pourrait désormais devenir “une caisse de résonance” où cacophonie et rumeurs régneront en maître. Lisez le papier de Clea, Sam et Veronika.

AUSSI À L’AGENDA

Emmanuel Macron se rend au sommet du G20 à Rio de Janeiro. Il s’entretient notamment avec Narendra Modi, Premier ministre de l’Inde à 19 heures. 

Michel Barnier s’entretient avec Louis Mapou, président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie à 11 heures, avec Michel Fournier, président de l’Association des Maires Ruraux de France à 14h30, avec Christophe Bouillon, président de l’Association des Petites Villes de France à 16 heures, avant une rencontre avec les maires ultra-marins à 18h25. 

Catherine Vautrin se rend à la 3e grande soirée de la Fédération Française des Trucs qui Marchent à Paris à 19h30. Bruno Retailleau se rend à Meaux, à l’invitation de Jean-François Copé à partir de 10h50 pour y observer le fonctionnement de la police municipale. Anne Genetet s’entretient avec Yonathan Arfi, président du Crif à 10h30 et intervient au lancement de la “semaine Ecole-Entreprise 2024” du Medef à 18h15. Jean-Noël Barrot est à Bruxelles pour le Conseil des Affaires étrangères. Rachida Dati et Thani Mohamed Soilihi s’entretiennent avec Françoise Remarck, ministre de la Culture et de la Francophonie de Côte d’Ivoire avant de procéder à la signature de conventions relatives au “tambour parleur” et à la coopération patrimoniale et muséale à 14 heures. La ministre clôt ensuite les Etats généraux du patrimoine religieux à la Maison de la Conférence des Evêques de France à 19 heures. Paul Christophe prononce le discours de conclusion du Diplôme Universitaire de Paris Cité “accompagnement des personnes à fragilités multiples” à 11 heures.

Valérie Létard visite un dispositif d’accueil pour grands marginaux au centre Notre Dame à partir de 15 heures à Paris. Gil Avérous et Salima Saa organisent la cérémonie de remise officielle du rapport finalisé sur les violences sexistes et sexuelles sous relation d’autorité et de pouvoir à partir de 9h30. Benjamin Haddad se rend à Bruxelles où il s’entretient avec Henna Virkkunen, vice-présidente exécutive désignée par la Commission européenne. Marc Ferracci se rend à Toulouse pour un déplacement autour de l’aéronautique et des communications électroniques en orbite pour marquer l’ouverture de la semaine de l’Industrie. A 9 heures, il échange avec Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, avant de visiter le lycée professionnel du site d’Airbus Saint-Eloi à partir de 9h45. Clara Chappaz se rend à Rennes pour la 9e édition de l’European Cyber Week

Sénat : en séance publique, examen du PLFSS 2025 à partir de 16 heures.  

PS : point presse sur une campagne d’adhésion à 9 heures à Paris. 

En amont du Congrès des maires et des présidents d’intercommunalité de France, rencontre des élus des Outre-mer, au Palais des congrès d’Issy-les-Moulineaux, en présence de David Lisnard.

Des syndicats agricoles appellent à manifester partout en France contre l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur.

MATINALES

7h15. France 2 : Nicolas Tenzer, géopolitologue.

7h20. RFI : Enrico Somaglia, secrétaire général adjoint de la Fédération européenne des Syndicats de l’alimentation, de l’agriculture et du tourisme.

7h40. TF1 : Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France … France 2 : Marion Maréchal, présidente du parti Identité Libertés … RTL : Philippe Rio, maire de Grigny … RMC : Pierrick Horel, président des Jeunes agriculteurs.   

7h50. France Inter : Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale. 

8h10. Europe 1/CNEWS : Sébastien Chenu, vice-président du RN. 

8h15. France 2 : Vanessa Schneider et Raphaëlle Bacqué, journalistes au Monde … Radio Classique : Claude Lelouch, réalisateur … RMC : Alain Fontaine, président de l’association des Maîtres Restaurateurs.

8h20. France Inter : Boris Johnson, ancien Premier ministre du Royaume-Uni. 

8h30. Franceinfo : Laurent Jacobelli, député RN de Moselle … BFMTV/RMC : Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des magasins E. Leclerc … Sud Radio : Manuel Valls, ancien Premier ministre … LCI : Sandrine Rousseau, députée ES de Paris.

CARNET

AUJOURD’HUI DANS PARIS INFLUENCE : Fauteuils roulants gratuits : le député Peytavie reprend les choses en main … Black Friday : exit le “dévendeur” dans les campagnes pub de l’Etat … Budget de la Sécu : le Medef pousse ses amendements, les sénateurs ne mordent pas. C’est à 7h30 pour nos abonnés L’Observatoire de l’Europe Pro.

MÉTÉO. 12°C et de la pluie à Rio de Janei… euh, à Avoise.

ANNIVERSAIRES : Marlène Schiappa, ancienne secrétaire d’Etat … Jean-Pierre Grand, sénateur Lirt de l’Hérault … Christian Redon-Sarrazy, sénateur PS de la Haute-Vienne … Laurent Lafon, sénateur UC du Val-de-Marne … Ludovic Pajot, maire RN de Bruay-la-Buissière … David Guiraud, député LFI du Nord … Thomas Portes, député LFI de Seine-Saint-Denis. 

PLAYLIST. Ce V.O. au Brésil nous a donné envie de réécouter La Carioca version originale évidemment. 

Un grand merci à :  Anne-Charlotte Dusseaulx et Clea Caulcutt, nos éditrices Zoé Courtois et  Pauline de Saint Remy, Sofiane Orus Boudjema pour la veille et Catherine Bouris pour la mise en ligne.

**Un message de Facebook: Les escrocs créent des sites et des comptes sur les réseaux sociaux pour proposer des biens ou des services trompeurs. Ils attirent les acheteurs avec de fausses annonces ou des liens malveillants, puis livrent des contrefaçons ou volent des informations. Ils demandent les numéros de cartes bancaires et les adresses pour facturer des produits qui n’arrivent jamais. Facebook combine intelligence artificielle et révision humaine pour bloquer les faux comptes, souvent supprimés juste après leur création. Outre la détection automatique, les utilisateurs peuvent signaler du contenu suspect. Facebook a investi 20 milliards de dollars contre la fraude et les escroqueries, et s’associe aux autorités françaises et internationales pour poursuivre les escrocs et offrir un environnement sûr. Nous avons investi 20 milliards de dollars contre la fraude et les escroqueries et nous travaillons en partenariat avec les autorités françaises et internationales pour poursuivre les escrocs et offrir un environnement sûr. En savoir plus.**

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